dimanche 29 août 2010

Pourquoi se parfume-t’on?

C’est la bonne question a laquelle je ne vais pas répondre en faisant de longues analyses scientifiques, bien que ce soit intéressant, mais de ma part, ce serait très prétentieux, bien plus que m’en tenir à mon petit nombril…

Ces temps-ci, j’ai eut des journées plutôt difficiles, à la fois physiquement et émotionnellement, de sortes que je n’aspirais parfois qu’à respirer mon parfum pour recréer ma bulle, me retrouver chez moi, me retrouver moi. Pour moi, c’est donc une façon de marquer mon territoire de mon empreinte et une façon, même, d’être moi, comme un trait de ma personnalité, de même que le sont certains tics vestimentaires qui signent une personne de loin…

samedi 21 août 2010

L’amour chez Proust…

C’est quelque chose de maladif et de douloureux. Un « mauvais sort, comme dans les contes » une terrible maladie de la jalousie et de la possessivité. Mais le roman d’Albertine, celui d’Odette, restent à écrire. Parce que c’est un drame d’être aimé d’un jaloux et de l’aimer aussi et que je pense qu‘elles ont aimés aussi.  C’est facile de dire qu’elle sont frivoles, menteuses et trompeuses mais quels autres choix ont-elles pour échapper à cette sensation de contrôle absolu que l’autre prend sur leur vie sans même accorder une attention à leurs désirs, sans leur donner la moindre chance de s’épanouir? Après tout, Madame Swann, rassurée et moins aimée est devenue une bonne épouse…

Peut-être que je rationalise et que je leur trouve des excuses faciles à toutes deux. Je ne sais pas. J’hésite. Mais je me dis quand même qu’être face à ça en étant de surcroit femme dans une époque pareille…

La vie en Bleu selon Chanel

Les masculin ne m’ont jamais emballé chez Chanel, mis à part le très classique et très sage pour Monsieur, hélas reformulé et depuis devenu sans intérêt. Non, c’est pire: d’une délicieuse odeur de bois clair dans le petit matin, on passe à une note acide assez désagréable à la longue.
Bleu ne fera pas exception.
Il est agréable et frais mais sans intérêt aucun.  Certes, il est bien fait, riche et joli, mais n’apporte rien que du déjà senti avec son départ agréablement citronné et son fond un tout petit peu plus intriguant que le parfum lambda, mais à peine,  et seulement si on fait vraiment très attention.
Mais il plaira sans doute à ceux et celle qui aiment sentir bons, se sentir propres et se plaisent à dire Chanel quand on leur demandent ce qu’ils portent.  Et je me demande pourquoi on ne ferait pas plaisir au gens qui attendent juste d’un parfum qu’il sentent bon, bien qu’en même temps, je me dise que, vraiment, c’est pas possible, il faut bien que des gens fassent les difficiles pour ne pas que la création stagne, s’enlise.

Proust, Flaubert et la vie en société...

Il y a des choses qui doivent être justifiées sans arrêt.  Lire Proust en fait partie. Dans certains cercles, cela vaut peut-être un peu de considération, mais en général surtout auprès de gens qui ne l’ont pas lu, cela vaut brevet de snobisme et déclenche agressivité envers cet auteur qui « écrit pour faire long, qui est confus et interminable etc. » J’ai encore affronté ce genre de discours hier, Proust étant comparé à Flaubert qui écrit si bien, qui fait court, va au cœur du sujet et bla bla bla. Les deux étant présentés comme inconciliables. Il se trouve que bien que je sois victime de l’obsession proustienne, j’aime aussi Flaubert dont j’ai lu tous les grands romans et dont le dictionnaire des idées reçues m’a beaucoup fait rire.
Comparer les deux me semble injuste et inutile puisqu’ils ont chacun des buts si différents. J’aurais pu retourner l’argument en parlant de la platitude de Flaubert et de son manque d’ambition (narrer un fait divers sordide, c’est un chef d’œuvre?) face à la grandeur de Proust qui embrasse la quasi-totalité d’une expérience humaine et qui vise au système esthétique et philosophique total etc… mais franchement, cela m’aurait semblé aussi ridicule comme défense que ne l’était l’attaque. J’ai donc pris sur moi et simplement dit qu’on ne pouvais comparer  puisqu’il avaient des visées différente et que les deux n’étaient inconciliables.

Parfois, les gens m’ennuient profondément. 

Estée Lauder, Youth Dew et le cinéma

En termes de parfums, outre ma fixation sur le N°5 (ainsi que 19 et 22, mais ….) il y aussi Estée Lauder qui me fascine prodigieusement.  D’autant qu’au point de vue européen, francophone plus particulièrement, malgré son impressionnante domination mondiale, on a l’impression de porter quelque chose de rare, limite niche, au vu du succès relativement confidentiel bien que croissant via le bouche à oreille plus qu’au moyen des campagne de pub, Lauder semblant avoir renoncer à conquérir le marché hexagonal tout entier voué à Guerlain, Chanel, Dior et consorts. Quand je dis Lauder, je parle plus du groupe puisqu’Aramis ou Clinique qui en sont des branches partagent allègrement les recettes de la maison mère.

 Les parfums Lauder ont tous selon moi quelque choses de cinématographique. Je m’explique: Guerlain, c’est un accessoire de cocotte (pensez à Odette de Crécy) quelque chose de flatteur et sensuel qui rend belle et murmure sa petite chanson extrêmement flatteuse toute la journée à votre oreille et à celle de vos proches comme un prélude à l’amour. Chanel, c’est plus l’affirmation d’une personnalité par le truchement d’une œuvre d’art: c’est sublime, mais moins aimable et sympathique. Il y a des fan et il y a ceux et celle qui ont du mal avec ce coté cérébral, très Je, Je, Je… Les Lauder m’évoque plus des personnages de films: c’est un portrait, mais en format court, on n’est pas chez Proust: on ne montre qu’ un moment de la vie d'un personnage, dans une gamme d’émotions particulières et restreintes. Il doit être cerné rapidement, en quelques répliques bien senties et l’action doit être menée tambour battant pour le plus grand plaisir du spectateur, ce qui n’empêche pas la subtilité. Ajoutons une bonne dose de glamour: les parfums sont toujours étonnamment puissants et flatteurs et je n’ai connu un Lauder aussi opulent soit-il qui ne soit svelte (alors qu’un Shalimar, il faut bien le dire peut vous faire paraître 4 kilos de plus) ou qui n’allie sillage et tenue y compris quand il se veut frais et léger.

Youth Dew est l’original mais j’avoue ne l’avoir compris que tardivement en passant par ceux qui portaient son empreinte. Estée s’habillait en Dior mais bavait devant le succès de Chanel, retirée à l’époque, la femme qui avait donné son nom à un empire et qui continuait de régner par le biais de son increvable N°5. La formule magique, ce sera Youth Dew dont je ne parvient pas à comprendre la sortie et le succès dans l’Amérique des années 50. Avez-vous vu « Le facteur sonne toujours deux fois? » et bien, voila tout Youth Dew. Une petite ville, des gens frustes, une atmosphère provinciale et bien pensantes et soudain on découvre Lana Turner: chaussures compensées, longues jambes, mini short, lèvres laquées, chevelure platine… on comprend de suite qu’elle va semer le trouble et le désastre, entrainant de braves garçons dans les ravages de la passion et de la corruption. 

De la verdeur et des fleurs pour une note cinglante et acerbe associée à une autre note capiteuse faite de baume et d’épice. (Pas de notes animale, on est dans une Amérique bien lavée, pas chez ces affreux français mal lavé et amateurs de moisissures!)  Les deux liées, soudées mais cohabitant en restant distinctes. Je suppose que la note de départ acerbe fini par mourir en laissant le fond sexy seul, mais la tenue du parfum est telle que je n’ai jamais pu assister à sa mort, il est toujours temps de prendre une douche longtemps avant le crépuscule de Youth Dew. C’est étonnant et détonnant: ça évoque quelque chose de laqué, de ciré à la fois sombre et brillant. Tout Hollywood semble là comme pour un soir de première: Lana, mais aussi Rita dans le fourreau de Gilda et Marlene dans le trench de Manpower, etc. on dirait que toutes les fatales se sont réunies pour l’occasion…  

Je le trouve très réussi, fascinant mais aussi dérangeant. À la limite du portable. À tester, peut-être à posséder même s’il réclame une bonne dose de courage pour être assumé.

mardi 17 août 2010

Reflets

Nuit d’insomnie, voila qui est très proustien. Hélas, il ne suffit pas de mal dormir pour avoir du talent. Comme j’avais froid, je me suis couvert de loque. Autre élément proustien: les insomniaques sont frileux et se couvrent; détail qui explique l’allure de Marcel qui n’était définitivement pas un élégant.
J’ai revêtu un pull et me suis enrôlé dans un plaid serré sous les bras et retenu par une ceinture ce qui devait être ridicule mais dans le lointain, par un jeu de miroirs, à la faveur de l’obscurité, la silhouette que j’ai aperçu semblait échappée d’un  autre lieu et d’un autre temps, on aurait dit que je portais une tenue traditionnelle asiatique. (Corée?) Et c’est là que les choses deviennent proustienne, parce que cette silhouette, cette allure, je les ai aimées et je n’hésiterai sans doute pas à les recréer à l’occasion parce qu’elle font référence à une beauté qui n’est pas la leur mais les nimbe de son halo à mes yeux. Autant pour la mode qui en ce moment ne m’inspire plus trop. Pourtant, ça ne manque pas les références dans cette époque postmoderne. Mais justement, ce n’est ni fortuit, ni subtil, juste un copié-collé assez triste.  

lundi 16 août 2010

N°5, l'eau première

Je fais fréquemment ma duchesse de Guermantes en battant la mesure à contretemps. Le battage médiatique fait autour de certaines sorties m’exaspérant et m’en détournant pour un temps. Parfois définitivement comme cela va probablement être le cas pour Womanity, la dernière merveille de Mugler qui m’a écœuré deux bons mois avant sa sortie. Dans le cas de l’eau première, j’avoue que s’ajoutait la méfiance à l’égard d’une Xème déclinaison du N°5. Il y a l’extrait, l’eau de parfum, l’eau de toilette, l’élixir sensuel, le parfum pour les cheveux. Ça fait un peu beaucoup tout ça. Et le Mythique de Chanel a-t’il besoin de tapage autour de sa légende cossue? La réponse est hélas oui, il n’est pas un N°1 absolu, Lauder, faisant mieux que Chanel sur son territoire par exemple. Mademoiselle savait que la pub était importante, considérant que sa mode et surtout  elle-même était la meilleure des pub pour son parfum fétiche (et sa mine d’or personnelle!) Je n’avais pas aimé l’eau de parfum, donc j’étais méfiant mais forcément, je devais tomber sur un échantillon d’eau première lors d’un ravitaillement en 5. Et là, j’avoue que j’ai été séduit: on reconnaissait le parfum initial mais en plus léger, plus transparent, les aldéhydes étaient là avec une note citronnée que je ne parvenais à percevoir (mais sans le coté vernis de l’eau de toilette qui m’enchante!) et un bouquet fleuri beaucoup plus léger, transparent et un fond léger de muscs très propres. Alors, pour l’été, oui, l’idée n’est pas mauvaise, quelque chose de plus léger.
Sauf que…
La transparence, finalement: Bof! Le doré est devenu jaune pâle, la richesse s’est asséchée. On dirait un polaroïd vieilli, décoloré. Alors que l’extrait a du caractère, un sale caractère même, cette eau est platement consensuelle. (mot affreux!) ce n’est pas elle qui dirait « Je vais les foutre en noir » c’est plus jeune, peut-être mais c’est le pire de la jeunesse; immaturité et absence de personnalité. Finalement, non merci, je resterai fidèle à l'extrait et à l'eau de toilette. Mais pourquoi pas donner une nouvelle chance à l'eau de parfum? (affaire à suivre)

lundi 9 août 2010

La bonne taille, ce n’est pas la plus petite taille dans laquelle on entre.

J’aime qu’un vêtement soit ajusté, c’est plus élégant. Le lycra permet des merveilles. Mais quand entrer dans un vêtement implique de s’oindre le corps d’un bon litre de lubrifiant et que l’effet est plus proche du préservatif sur une montgolfière que de Marilyn et sa robe cousue sur elle, il faut savoir dire non. Les filles qui font ça, doivent quand même bien réaliser qu’aucun vêtement n’a été conçu pour être aussi inconfortable et aussi compliqué à enfiler. Pas depuis la fin du New Look en tous cas!

Dans le même genre, c’est typique de certain garçon, ils s’habiller ajusté et réussir à faire passer un peu de gras pour du muscle, ce qui est parfait . Mais il y a un moment ou les choses basculent et ou le jeans et la chemise font gros cul gros bide , ça ne trompe plus personne. Il y a un moment ou il faut se regarder dans le miroir et réaliser qu’on a passé un cap.
Je sais, ça ne fait pas plaisir!

lundi 2 août 2010

N°5

Ce numéro-là, c’est une découverte personnelle, curieusement. Je l’ai senti par moi-même, autour de moi personne ne la portait. Je ne sais pas si c’est lié, je ne pense pas, d’autre m’évoque directement des souvenirs, émotions, images, mais le 5 ne m’a rien évoqué de précis.
D’abord, une petit odeur de vernis à ongles, beaucoup plus marquée dans l’eau de toilette, le cœur de jasmin avec la petite note d’Ylang à l’ancienne et puis le fond incroyable entre savonneux et poudré avec par-dessous quelque chose de plus sombre, d’un peu sale. Et c’est précisément ça qui me fascine. Ça et le fait que je le redécouvre sans cesse selon le climat ou ma propre sensibilité. Exactement comme dans la recherche les paysages autour de Balbec sont constamment redécouverts. Le N°5 est vraiment d’une richesse incroyable, le tout très uni, presque lissé, très doré, solaire.
Il m’apparait de plus en plus comme une affirmation de soi, une façon de marqué son territoire, son message semble être « Je suis» contrairement à tant d’autre qui vous suggère des histoires d’amour, susurre « tu es belle » et parfois hurle autour de celui ou celle qui le porte « je te veux » comme un appel ou un défit lancé à tous. Ici, c’est autre chose, séduisant mais pas séducteur avec l’orgueil d’être par soi-même.