jeudi 10 février 2011

Iris en majesté

Il y a longtemps que j'ai rencontré Iris Silver Mist qui fait partie des inoubliables, de ceux qu'on ne quitte jamais vraiment. Bien plus qu'un soliflore ou une mono matière: le festival de l'iris à lui seul, qui semble en explorer toutes les facettes de façon obsessionnelle, les décomposant, les mariant, les superposant, me faisant perdre la tête, me laissant étourdi, amoureux. 


En général, il y a l'iris poudrés ou l'iris soyeux: ici, les deux faces sont présentes mais le soyeux est plutôt du coté des très fines peausseries que du coté des tissus et la poudre est une poussière très légère pas un maquillage de cocotte 1900. On y trouve aussi une tonalité un peu métallique, presque froide, sans oublier la petite note violette et pour finir un fond gras. Il semble que le parfum joue constamment, cherche à ne surtout pas se ressembler d'un instant à l'autre: c'est un scintillement qui sait se faire velours chaleureux, féeriques particules d'étoile ou laque lisse et dure, toujours refusant de montrer son vrai visage qu'on fini pourtant par deviner à travers ses brumes, pâle et grave, infiniment beau, exprimant une gamme d'émotions infinies. Il m'a toujours fait penser à Garbo: belle, intense, toujours un peu austère en dépit des artifices du glamour hollywoodien, continuellement sur la réserve, semblant détenir la clef des mystères et ne nous la livrant jamais. D'ailleurs, souvent, les "maquillages" de Lutens époque Shiseido m'ont fait penser à celle qu'on appelait la Divine.


Je ai personnellement très vite adopté et trouvé infiniment confortable l'iris de Lutens mais je peux aisément comprendre que certains trouvent difficile ce parfum incroyablement riche, tant il peut faire preuve d'orgueil: sans concession, sa façon d'être lui-même, infiniment singulier, peut passer pour du terrorisme dans un monde consensuel ou tout semble lissé, photoshopé, standardisé. Iris Silver Mist n'est pas un parfum joli, élégant ou séduisant. Il a tout d'un refus altier, se jette comme un défi. ll faut l'avoir porté au milieu d'un foule pour comprendre sa force: on se sent autre, à l'écart, sentiment exaltant et grisant d'une solitude choisie, revendiquée, d'un splendide et royal isolement


Iris Silver Mist, Maurice Roucel pour Serge Lutens, Salon du Palais Royal Shiseido, 1994

7 commentaires:

  1. Oh mon Dieu !!! Si tu savais ^^ Mon père a décidé de m'en offrir un flacon pour mes 17 ans !!! (je suis né en 1994 !)

    Puis voila, en plus je crois je suis amoureux, et j'ai besoin de lui là !!! Tout de suite !!! maintenant !!!

    Aaaaaaahhhhh !!!!

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  2. AAAAAAAhhh En plus, je pense que c'est vraiment au point du vue qualitatif une des meilleures choses disponibles sur le marché actuellement. Un tout grand classique confidentiel. Impossible de s'en lasser. C'est au point que s'il ne devait (pitié pas ça!) ne rester qu'un parfum au monde, je choisirais peut-être celui-là.

    Juste une question: à combien de suggestions discrètes, voir subliminales, a été soumis le pauvre papa? Direction le Palais Royal, maintenant tout de suite!

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  3. Un Parfum au monde ? Nan perso déjà c'est impossible, puis je pense que je prendrai Dans Tes Bras ^^ mais non, pas ça ;)

    Oh... aucune... il a "juste" remarqué que je parlais tout le temps de ce parfum, de mon amour, non ma dévotion entière ! à l'iris.... Puis bon, c'était assez simple pour lui ^^ (puis s'il va aux salons, j'ai pleins de trucs à lui montrer, lui, petit néophyte :D !)

    Puis en plus t'as posté ça le jour de mon anniversaire :D !!! C'est-y-pas-beau ?

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  4. Une conjonction de planètes?

    C'est marrant, mais je sais pas s'il a changé ou si c'est moi, mais cet iris, je l'aime encore mieux que la première fois. J'ai un peu l'impression de me changer en Uella! Serais-je entré en Lutens comme on entre en religion?

    Je suis moi-même assez obsédé par l'iris. Et par la violette qui n'en est peut-être qu'une facette d'ailleurs. Mais vraiment, je connais de plus en plus de gens qui en porte: la mode semble relancée... Aspiration vers plus de qualité?

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  5. Que dire de plus, si ce n'est que pour moi c'est l'iris de référence, car le plus intègre.

    C'est je crois aussi mon préféré chez Lutens, alors que justement il ne fait pas l'unanimité chez chez les lutensiens (ennes), qui bien sûr affirment l'admirer mais pas le porter...

    Quant à moi, je l'aime depuis le début et sa prétendue froideur ne m'effraie pas. Je le réserve cependant pour des moments particuliers.

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  6. Thierry, nous somme probablement dans le même cas de non- fan-attitude par rapport à Lutens. Ce n'est pas à priori sa création la plus typique et pourtant, selon moi, plus que par le choix des matières elle incarne un certain esprit Lutens: intégrité, refus de la facilité, jusqu'au boutisme dans ses choix... et beauté à tomber par terre. C'est aussi mon Lutens préféré. Je ne le porte pas pour des occasions "spéciales" mais effectivement, je ne pourrais le porter au quotidien: je n'ai pas tout les jours la carrure pour ce parfum.

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  7. Oui, oui, moi aussi par "moments particuliers" je voulais juste signifier un état d'esprit mental, physique, le rapport avec le cosmos... :-)

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