samedi 22 décembre 2012

fin d'année...

Comment épouser un millionnaire?
Rory Calhoun & Betty Grable

J’avoue ne pas aimer beaucoup la fin de l’année, je la bouderais même bien volontiers : l’esprit de Noël m’ennuie et ne m’inspire que cynisme et sarcasmes, le froid ne me plait pas et je maudis bien fort ceux qui aspirent à un Noël blanc en leur souhaitant de glisser et de se casser une jambe dans cette neige qu’ils ont voulue et qui me déprime profondément. Pourtant, j’ai beau ne pas aimer l’hiver, j’apprécie le changement des saisons et me rends bien compte que ma saison préférée, le printemps, n’est possible que grâce à la triste et froide saison. J’essaye donc d’en prendre mon parti et en profite pour redécouvrir certains parfums dont le rendu est diffèrent, parfois plus beau comme c’est le cas des verts par temps froid et sec : plus incisifs, plus verts, ils gagnent incroyablement.

Les vacances sont particulièrement bienvenues et objet de tous mes soins : pour garder la maison, je me love dans le confort des pulls douillets et de la robe de chambre élégante, parfumé de vintages élégant ou de modernes aux nuances poudrées… J’avoue aimer pour l’occasion les parfums sans sillages véritables, un peu enveloppant et un peu lourd à l’ancienne. Et surtout, je vis au milieu des bougies redécorant mon modeste home par l’odeur.

Pas question de la note typique de la saison: l'insupportable accord cannelle-orange, pas déplaisant, je le concède, mais un peu cheap et surtout beaucoup trop senti. À force d'être partout dans la ville il finit par ne plus évoquer la fête mais juste le shopping de préparation à la fête. Lui chez moi, j'aurais l'impression d'être sur un marché de Noël!

Cette année, je craque pour un peu du soleil et de la lumière du sud via le Mimosa de Diptyque qui rend si bien cette atmosphère. Le parfum est à la fois joyeux et un peu grave, assez sensuel dans sa suavité. Autre coup de cœur, toujours chez Diptyque, décidément ma valeur sûre lorsqu’il est question de bougie : Chêne qui me donne toujours l’impression d’être invité dans la cabane d’un bûcheron canadien. Si vous avez vu « comment épouser un millionnaire » vous savez de quoi je parle : Betty Grable, c’est moi !

Et chez vous, ça sent comment?

mercredi 19 décembre 2012

cocotte

Émilienne d'Aleçon
Reutlinger

La Fleur d’Oranger selon Lutens se débarrasse de ses attributions traditionnelles qui la voue aux enfants innocents et au vierges marchant à l’autel pour redevenir la séductrice impudente que la nature à créée. Sentie dans une plantation à Murcie, elle m’enchante de sa langueur de fleur blanche qui en mourant exhale des relents rappelant la chair faisandée… 

Dans le flacon de Monsieur Lutens, je la retrouve enfin, ornée d’épices, entourée de ses sœurs blanches, tubéreuse et jasmin, infiniment belle, parée de bijoux insolites et de robes extravagantes, brillant de mille feux, théâtrale et belle. C’est une fille fleur 1900, une femme fatale Modern Style, vénéneuse et narcotique qui envoûte tous les hommes sur son passage, n’en aimant aucun, ne respectant que la comédie de l’amour. Assurément, un tel parfum demande du cran, s’assume. Un vrai parfum de cocotte, à la fois beau, provocant et quelque peu indécent.

Fleurs d’Oranger, Christopher Sheldrake pour Serge Lutens, 1995

dimanche 9 décembre 2012

10 importables

Gloria Swanson

Fracas de Piguet : la tubéreuse de Germaine Cellier est sublime. Elle me fait toujours l’effet supra-séduisant de la chieuse en satin lamé, nichons au balcon, manteau de léopard en option,  qui tapote le piano de ses longs ongles laqués pour signifier qu’elle en a un peu marre. J’adore mais je l’avoue, je ne me sens pas de taille à le porter plus de deux heures.  Mais Fracas tient facilement deux jours avec sillage sur un manteau ou une écharpe. N’est pas Gloria Swanson qui veut !

Portrait of a Lady des Editions Malle : un manoir néo-gothique humide (le patchouli) et une robe de velours noir corsetée (la rose) m’expédie en plein préraphaélisme.  C’est superbe, mais quelque part entre Aleister Crowley et Siouxie, je ne parviens pas à trouver ma place. La Morticia Adams en moi ne tient pas le choc. De façon étonnante, beaucoup me disent pourtant que ce parfum m’irait bien…

Samuel Colt
Azzaro pour Homme : la sympathique fougère macho se veut tellement virile avec sa grosse moustache et son torse velu qu’elle finit par sentir le char cuir de la gay pride. Ce n’est même pas une question d’apprécier le parfum ou pas, il est tout simplement hors de question que j’exhibe mes attributs poilus en portant des chaps et rien d’autre…

L’Heure Bleue de Guerlain : Le parfum m’évoque Odette Swann et vraiment, il est parfait à tout point de vue avec ses odeurs de maison bien tenue ou les fleurs sont fraiche et les desserts excellent, son fond sensuel de femme qui a un passé même si elle est devenue parfaitement respectable. Mais voilà, être une parfaite maitresse de maison me désespère.

Aramis : magnifique parfum de cuir épicé qui m’évoque toujours un peu un  ceinturon de bûcheron canadien. L’image est sexy, virile, séduisante si on aime ce genre, mais la simple annonce de possibilité de neige au journal météo génère chez moi une angoisse insurmontable, donc le trip bûcheron au Canada n’est pas pour moi…

Lady Diana
K de Krizia : Maurice Roucel a mis tout ce que j’aime dans un parfum (ou presque) aldéhydes, notes animale, chypre, fleurs capiteuses. Sauf que c’est trop. Porter K me donne l’impression d’être Lady Diana se réveillant et découvrant qu’en fait elle n’a pas du tout envie d’être une princesse. Un peu écœurée et parfaitement désolée d’avoir voulu les mauvaises choses et de les avoir obtenues.



Mitsouko : le chypre mythique de Guerlain m’a toujours évoqué la chair nue. Même parée de très beau bijoux, cette peau nue n’est pas pour moi alors que je n’ai aucun problème avec Femme de Rochas qui se ballade toute nue sous sa fourrure. Je ne suis peut-être pas décent, juste frileux.

Iris Poudre aux Editions Malle : Aldéhydes et iris avec effet poudré,  j’aime beaucoup, mais assez vite le poudré devient poudrier compact. Un parfum qui donne l’impression d’être beaucoup trop maquillé ? Non merci !

Twiggy
Petite Chérie d’Annick Goutal : poire et rose pour un effet jeune fille bien sous tous rapports, même si le fond est un peu peste, c’est parfait mais, j’ai beau ne rien avoir d’un bucheron, je ne suis pas pour autant une girly girl. Ce personnage n’est pas à mon répertoire, on oublie.


Love and Tears (by Killian), Jasmin somptueux mais affublé du gros problème des parfums Killian : somptuosité de nouveaux riches qui me fait toujours penser à ce couple que je connais et qui se croit TOUJOURS obligé de mentionner la marque ou le prix. Sentir cher est vulgaire quand on n’a pas grand-chose d’autre à proposer.