mercredi 25 janvier 2012

Missing Dior

J’ai donc enfin pu en ce début d’année comparer trois versions de Miss Dior: L’eau de toilette en atomiseur du début des années ’80, l’extrait des années ’90, celui que je connais le mieux, l’eau de toilette actuelle. Miss Dior est un classique de la parfumerie française, un monument d’élégance fleurie qui, comme les robes New Look avec lesquelles il est né, se tournait vers le passé. Un départ végétal vert, un cœur fleuri, un fond de chypre, la recette est belle, l’exécution réussie : le parfum réussissant à faire riche, couture, tout en arborant une fraîcheur flatteuse qui lui évite de tomber dans un chic de dame mûre sans pour autant sombrer dans une puérilité mièvre.

L’eau de toilette vintage est un enchantement: terriblement dense, tout est lié, diffus, touffu, avec une richesse que je qualifierais de foisonnement végétal qui n’a pas été sans me faire penser à la serre de La curée de Zola, où les végétaux mêlent leurs senteurs et font succomber les amants. C’est enivrant, terriblement couture, présent tout au long du jour comme une étole de fourrure, légère mais chaude, dans laquelle on se love voluptueusement.

L’extrait reformulé en 1992 semble beaucoup plus simple par comparaison, plus lisible : on reconnaît la forme, certes, mais le tout semble moins lié, respecte les trois étapes en marquant plus les transitions. Ça lui donnerait un côté scolaire : en premier, le galbanum, ensuite… C’est toujours joli, mais à une imitation assez réussie de loin mais qui ne trompe pas quand on la porte. La différence de concentration surprend : la tenue et le sillage ne sont pas meilleurs. En outre, le fond est beaucoup plus patchouli que mousse de chêne dirait-on.

La version actuelle, je suis allé la sentir sur un stand Dior, comme pour me punir d’avoir cédé aux charmes du vintage : comme l’extrait : du galbanum et des fleurs, mais ou est donc passé le fond ? La richesse ? Le moelleux ? L’eau de toilette actuelle a beau se dire originale, elle n’est qu’une pâle imitation, un spectre, semblable à un jardin en hiver dont je sais qu’il est là, sans pour autant avoir envie d’aller m’y promener.

Mon Dieu que je ne regrette pas d’avoir céder aux joies du vintage, aux charmes de l’ancien. Je ne me serais JAMAIS offert l’actuel, mais quel bonheur de pouvoir porter un parfum aussi beau, de baigner dans son aura de luxe. Certes, c’est rétro, c’est daté, puisqu’on en fait plus des comme ça de nos jours, mais porté avec une tenue simple, basique, ça ne fait absolument pas vieille dame rétro, dépassé, c’est juste incroyablement confortable et séduisant.

 
Miss Dior, Jean Carles pour Dior, 1947

vendredi 13 janvier 2012

Sucre ?


Ma dentiste est tombée amoureuse d'un parfum senti sur une patiente : Acqua e Zucchero qui embaumait tout le cabinet. « Il sent la barba papa » Je ne saurais mieux le décrire. Bien sûr, c'est assez fin pour ne pas être écœurant, assez plaisant à sentir en passant, mais je ne peux m'empêcher de penser que ce genre de parfum est assez pathétique passé l'âge de la puberté.

Acqua e Zucchero, Profumum Roma

jeudi 12 janvier 2012

2012, me voilà… (en vintage?)


Ça fait longtemps que je n'ai plus posté, plus d'un mois. Ce n'est pas que je n'avais pas envie d'écrire un billet, ou que je n'ai pas découvert des choses intéressantes. La vie est parfois un peu compliquée, l'inspiration paresseuse, ce genre de choses… Mais il vaut mieux ne rien écrire que se forcer à raconter des choses qu'on trouve soi-même sans intérêt. J'ai continué à faire sobre au point de vue nombre, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à porter les quelques élus. Qui sait d'ailleurs si une collection ne se reconstituera pas, à condition qu'elle soit plus intelligente, plus raisonnée. Et probablement bâtie sur des bases différentes, parce que les gens et les goûts changent, ou peut-être parce que je reviens à mon point de départ. Boudant définitivement l'Orient et le capiteux, je me sens des envies de ré-explorer la fraîcheur, celle de ces eaux chyprées qui sont de vrai parfums quoi qu'on en pense, et qui sont si belles lorsque la température est aussi fraîche qu'elles.

Autre terrain d'exploration, le vintage, auquel je suis venu en ce début d'année un peu poussé par des amis auxquels je dois dire merci puisqu'ils m'ont permis de retrouver deux de mes premières amours griffés Dior. Ma vie dans le monde enchanté de la parfumerie ayant commencé avec Eau Sauvage et s'étant poursuivie chez Dior assez longtemps en cette époque ou la maison était encore brillante. J'ai donc mis la main sur un Miss Dior et sur un Diorella datant tous deux des années '80. Et je me dis que je ne m'arrêterai peut-être pas en si bon chemin, tout à ma joie de redécouvrir le si beau Roudnitska et le Jean Carles, toujours vaillants et pas vraiment datés, tellement plus intéressants que les versions actuellement commercialisées…