samedi 18 septembre 2010

Bang, le retour du parfum poilu. (Bonne nouvelle!)

Il y a du nouveau sur le front des parfums de mecs qui aiment se la jouer viril et pour une fois, le résultat est emballant: Bang!

Les parfums de Marc Jacobs s’adressaient à ses clientes et leur ressemblaient: collégiennes, aisées, aimant la mode à condition que ce soit sans risque, le sexe, la drogue et le rock n’roll avec plus de risques à condition que ça ne se voit pas.  Marc  offre maintenant à Daisy un meilleurs ami qui ressemble terriblement à son créateur préféré: musclé, assumé, tatoué, sexy, avec lequel elle pourra s’amuser comme une petite folle lors de ses virée shopping: ragots bitchy et reluquage de jolis garçons au programme. 

Bang, avec son imagerie éminemment gay, nous offre un plat de poivre noir intense soutenu par des notes boisées et un petit fond de résine qui ne l’adoucit pas vraiment.  C’est viril, fort et sec comme un antidote aux excès de douceurs toutes en sucre et fruits de ces dernières années. Fini les sirops de grenadine, les coulis de framboise, on passe à des choses fortes et sans compromis. 

Et honnêtement, c’est bien fait, très réussi. Enfin, une nouveauté, quelque chose qui dans le monde du parfum pour homme quitte la route balisée. Ça renvoie effectivement aux parfums macho façon Azzaro pour homme, avec retour du poil, de la sueur et de la testostérone, mais c’est servi avec humour. Ne pas le prendre au sérieux. Il sera pathétique sur un clone de Freddie Mercury, mais ravageur sur un émule de Jamie Oliver.  Et forcément, irrésistible sur une femme.

Si c'était un personnage de Proust? un des prostitués du bordel de Jupien dans le temps retrouvé: un innocent qui joue un jeu qu'il ne comprend et ne maîtrise pas vraiment. Il plait, sera vite remplacé si on veut quelque chose de plus sérieux, de plus authentique mais en le prenant pour ce qu'il est: rien d'autre qu'une pose sexy (et un peu racoleuse), mensongère mais bien exécutée, il y a moyen de s'amuser avec lui.

Bang, Yann Vasnier pour Marc Jacobs, 2010.





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