lundi 18 octobre 2010

N°22, Oriane de Guermantes chez Chanel

Difficile d’exister aux yeux du grand public à coté du N°5. Pourtant à coté de cette Verdurin, arriviste, carriériste, orgueilleuse et têtue qui veut son salon, les honneurs de la presse et mener son monde à la baguette, le N°22 ne se débrouille pas si mal en duchesse de Guermantes, gracieusement à contretemps, drapée dans sa magnificence connue des seuls intimes sur lesquels elle règne sans partage. Et en vérité pourquoi se donner la peine de conquérir l’univers quant seul le Monde compte?
Cate Blanchett
Le 22 commence par une blancheur aldéhydée, éblouissante comme un paysage enneigé sous le soleil pâle des premières heures du jours.  Viennent ensuite des fleurs blanches, givrées, roses et tubéreuses qui le réchauffent doucement, enveloppantes comme une pelisse de zibeline.  Puis, intrigué par une odeur d’iris entre crème et poudre, on sort de sa méditation et on l’aperçois enfin, Oriane, scintillante dans les reflets des vitaux de l’église de Cambray, gracieuse, au doux sourire nostalgique et doux, un peu féerique en fait, à sa façon très personnelle de reine des neiges moderne. 
Son destin est peut-être plus secret, il n’en est pas moins exceptionnel: née de la même portée que son aînée, elle fut présentée un an plus tard, resta dans l’ombre, à la fois proche et lointaine, plus pâle, plus raffinée, toujours un peu gothique dans le fond à coté de la belle aventurière faite pour l’or et les triomphes; ça n’a pas empêché  les poètes de l’aimer et bien que demoiselle d’avoir eu une postérité nombreuse et pas toujours reconnue. Essayez de la rechercher, de la découvrir et peut-être vous laissera t’elle pénétrer dans son cercle enchanté, vous avez-tout à y gagner.

5 commentaires:

  1. Encore merci Dau de m'avoir fait découvrir ce sublime N°22.
    J'y ai gagné du bonheur, encore du bonheur...
    Bises, Vivi

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  2. Oui, j'ai vu. Mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pas du tout le même ressenti...

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  3. Non,... C'est vrai...

    Puis si ! Je n'en ai pas parlé mais c'était sous-entendu : la blancheur ! La peau pâle, la peau douce et diaphane. Et même si les hôpitaux n'ont rien de réjouissants, une chambre en service maternité où tout s'est bien passé, c'est un refuge de blancheur...

    Le côté "église", c'est cette paix de l'âme...

    On peut lire dans les yeux d'une jeune maman, un doux secret, une pointe de nostalgie et un état de grâce...
    Parfum sentimental donc...

    Mais, c'est vrai, je cherche le côté pelisse de zibeline et gothique ! ^_^

    J'aime beaucoup ta Reine des Neiges et sa féérie.
    Pourtant je pensais que tu n'aimais pas la neige ?!? Je me trompe peut-être ! ;-)

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  4. Je n'aime pas la réalité de la neige. Mais son aspect esthétique: oui!

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  5. Zut alors, pas de bataille de boules de neige ! Ni la griserie du ski alpin et du skidoo, dommage ! On se sent vivre, je peux te l'assurer ;-)
    Et tellement beau, magique...
    Tu ne vas pas me croire mais chaque année, on essaie de garder une boule de neige dans le congélateur... Bon, à toi, je peux le dire, tu sais que je suis une grande toquée ^_^
    Bonne soirée, bises,
    Vivi

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