Il m’arrive d’avoir des pensées monstrueuses. Cet après-midi, j’ai envisagé la disparition de la maison Guerlain. Et ça ne m’a pas traumatisé. Je n’en ai pas été plus bouleversé que cela. Je sais que pas mal d’aficionados vont hurler au scandale ; mais elle ne me manquerait pas plus que cela. Je regretterais un beau patrimoine, mais Guerlain a perdu la faculté de m’émerveiller, de m’enchanter. Non, je n’attends plus ses nouveautés avec impatience, je ne mise plus sur cette maison avec espoir, elle m’indiffère, est devenue pour moi une marque banalisée qui n’apporte plus grand-chose depuis des années. Je le regrette. Et j’en suis à me demander maintenant s’il y a vraiment une marque sur laquelle je mise. J’aime beaucoup l’Artisan Parfumeur et Annick Goutal, mais…
Finalement, peut-être que j’ai dépassé ce stade et que seul l’odeur m’intéresse ? Je n’en suis pas persuadé car certaines maisons me semblent toujours infréquentables, mais je laisse quand même de plus en plus d’apriori derrière moi ; ce qui n’est peut-être pas une mauvaise chose.
C’est tout un pan de mythologie qui s’effondre dans un coin de ma tête, mais peut-être la part belle au créateur? Cet inconnu absolument pas médiatisé auquel on ne pense quasiment jamais. Finalement, mon attachement à l’Artisan vient peut-être aussi du fait qu’il le laisse s’exprimer ? Peut-être même que seule la création reste, seule l’odeur ayant survécu à la publicité, au commerce, qui prétendent m’imposer un imaginaire, fascinant et beau parfois, certes, mais qui m’est étranger ?
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