lundi 21 mars 2011

L'heure du thé chez Cartier

Les parfums Cartier et moi n’avons jamais été très amis. Les choses ont mal commencé. Must au début des années ’80 me semblait, pour l’eau de toilette, savonneux, insignifiant et, pour le parfum, je dirais, sans que ce soit spécialement négatif, passablement vulgaire. Je rappelle que le look de l’époque, c’était Madonna dans recherche Susan désespérément, une certaine vulgarité était donc de mise. Le parfum ne me semblait pas si intéressant et particulièrement hors de prix. Depuis, mis à part deux masculins, Déclaration et Roadster, j’ai trouvé que tout était dans la lignée : pas mal fait mais plutôt banal.Et puises heures sont venues, dont on nous a rebattu les oreilles, criant au génie. J’ai senti. Et j’ai testé pour quelques jours cette Heure Fougueuse, tant vantée qu’elle pourrait être la fameuse, et je ne suis toujours pas conquis.

Première impression : je ne perçois pas le cheval, un univers que je connais mal : je suis allergique aux chevaux. (Et aux ânes. D’ailleurs, ne pourrait-on tout autant parler d’accord âne ou mule etc ? Tout de suite, ça fait moins noble, ça fait moins rêver, évidement.) Mais j’identifie immédiatement le thé, et très précisément un thé noir d’Assam, le plus corsé, celui du petit déjeuner. Un soupçon d’agrume (marmelade pour rester dans le thème petit déjeuner?) et finalement, effectivement, une petite note cuir et un léger accord de sueur. L’accord de thé est riche et me plaît bien, je fais partie des amateurs qui peuvent passer des heures à respirer l’odeur du thé et ici, on est bien dans la feuille séchée, pas dans l’infusion pâlotte. La IV serait-elle en réalité un fiveo-clock? Ça me plaît vraiment. Même si je pense que je ne pourrais pas le porter parce que c’est trop familier et que je n’ai pas particulièrement envie d’un parfum qui sente mon petit déjeuner, ce n’est pas exactement ce que j’ai envie de dire de moi.

 J’ai vraiment l’impression de passer à coté de quelque chose car je devine les qualités du parfum que d’autre ont vues mieux que moi qui ne suis pas bon public, cette fois de plus, mais je ne peux m’empêcher d’en être assez content au vu du ridicule absolu de toute cette affaire des heures : RIEN, d’après moi, ne justifie de tels prix dans cette collection. Les parfums sont jolis, mais pas si exceptionnels et si novateur qu’ils n’aient pu être distribués au grand public. C’est nouveau, c’est relativement audacieux, mais pas révolutionnaire non plus. Et pas particulièrement luxueux non plus. (Pas à plus de 200€ les 100ml)

Cette escalades des collections exclusives m’agace et me dégoûte tout à la fois. C’est vraiment quelque chose que je refuse de cautionner. Très honnêtement, les tarifs de Chanel sont encore raisonnables mais chez Cartier et Hermès, on frôle le ridicule. A vrai dire, la seule justification des Heures de Cartier semblent être de vouloir faire plus cher que les concurrents. Et c’est d’autant plus regrettable que les parfums accessibles sont de moins en moins qualitatifs. Le dernier né, Cartier de Lune, évoquant une petite chose à bon marché, bien faite, mais digne de la grande surface : timide et déjà beaucoup trop vue. Le culte du parfumeur aurait-il encore frappé ? Autant je n’aime pas que le marketing bride la création, autant je pense qu’il est bon de l’ encadrer…

L’heure fougueuse, Mathilde Laurent, Cartier, 2010

5 commentaires:

  1. J'ai craqué, après plusieurs semaines d'hésitation, pour l'Heure Fougueuse; pourtant, la première fois, que je le sentis, sur une touche, il m'a, profondément, déçu. Je m'attendais, à force de lire des articles, à un parfum, qui sentait puissamment le cheval... En quête permanente, de cuirs puissants, j'étais loin, très loin, de mes goûts olfactifs. Je comprends, et partage, parfaitement, votre critique.

    Déçu, je suis, parfois, obstiné; j'ai, donc, cherché à comprendre l'engouement suscité par cette quatrième heure. Je l'ai senti, régulièrement, pour découvrir son secret: sa rémanence est magnifique, son évolution est élégante et, s'il ne sent pas le pur sang, il m'évoque l'écurie, à l'instant, où les litières sont fraîches.

    Loin d'être un parfum passion, c'est une création, à laquelle, je crois, il est possible d'être fidèle, longtemps, et, qui, vous accompagne, dans des instants légers, où une certaine discrétion est de rigueur.

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  2. Je le trouve bien ce parfum. Mais extrêmement surfait. Sa réputation le dépasse et est à mon avis surtout due à une disette créative dans une abondance de lancements. Je l'ai fait tester autour de moi et il semblait populaire et facile d'accès pour de parfaits néophytes dont certains envisageaient l'achat: il eut été parfait pour le mainstream, mais au lieu de cela, on nous vend un infâme Cartier de lune qui ne vaut pas son pesant de cacahuètes. Juste pour pouvoir nous vendre à prix d'or un parfum qui est bon mais pas plus niche qu'un autre finalement. A vouloir gagner sur tous les tableau d'une façon qui me semble très artificielle, la marque perd sur tous les tableaux. Cette heure, ou une autre, sortie à la place de Cartier de lune à un prix raisonnable (disons au prix d'un F Malle) j'aurais applaudi! Et beaucoup d'autres avec moi.

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  3. Iiiiiiiiiirkkkk !!!!

    Oula. Toi, tu me cherches. Déjà, tu parles bien de ma femme. De deux, tu parles mieux de ma femme ! On est clair ? ^^

    Personnellement, je ne suis pas du tout, mais alors la pas du tout du tout de chez du tout d'accord avec toi !!

    De une, le cheval est réellement présent (et ce n'est pas faute de ne pas aimer ça !), puis non, c'est un parfum juste sublime !!! Tellement... tellement bien fait ! Une oeuvre d'art ! Nan mais c'est vrai ! Je trouve qu'en fait le truc le plus énorme (et c'est je pense ce que t'as loupé), c'est que le cheval est là, mais de manèière ***** (je censure le mot, parce que ce sera l'objet d'un futur article, sur cette collection d'Heure, avec un adjectif qui est obligatoirement dédié aux oeuvre de Mathildounette). Avec des matières qui sentent le naturel (on sent le thé, le vert, le petit grain, l'iris, etc), le tout forme une odeur si ciselée, si précise et si belle !!!

    Par contre, je suis totalement d'accord avec toi ! Non non non et non : ne jamais depasser la barre des 200€ les 100ml. Il aurait fallu, selon moi, s'accorder au maximum avec les prix pratiqués par Guerlain...

    Vive l'odorat !

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  4. Mais je le trouve bien. Très bien. J'admets tout à fait être passé à coté because le thé d'Assam que je bloque dessus.
    Mais bon, Dame Mathilde à planté son Cartier de lune, faut admettre.

    Et l'heure plait beaucoup et tout et tout. Mais franchement, on l'aurait mise en gamme grand public, même un peu chère, c'eut été franchement mieux que ces tarifs exclusifs ridicules. Moi, je suis pour la démocratisation du beau, pas pour le nivellement par le bas.

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  5. Je suis d'accord avec ton deuxième paragraphe.
    Mais je réitère, tu parles bien de ma femme =)

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