Au tribunal, une femme est reconnue coupable du meurtre de son jeune amant. Après cette scène d'ouverture, Irène Némirovsky nous brosse le portait de cette femme, son histoire... Gladys n'a pas été très heureuse jusqu'au jour ou elle découvrit, lors de son premier bal, que sa beauté lui valait l'admiration des hommes. Depuis, Gladys n'a vécu que pour cela, être admirée, désirée, adorée. Mais le temps fait son ouvrage, essaye de saper sa beauté, alors Gladys lutte, tente de préserver la seule forme de bonheur qu'elle connaisse.
"Ce désir de plaire, d'être aimée, cette jouissance banale, commune à toutes les femmes, cela devenait pour elle une passion, semblable à celle du pouvoir ou de l'or dans un coeur d'homme, une soif que les année augmentaient et que rien, jamais, n'avait pu étancher complètement."
Némirovsky nous peint les illusions de son personnage sans complaisance, nous laissant entre mépris, un certain dégoût et de la compassion. Ce genre de mélodrame aurait fait le bonheur d'une Bette Davis qui s'est souvent frotté sur écran au drame que peut être la perte de la séduction. On pense à all about Eve, What happens to Baby Jane, et plus encore à l'impitoyable Mr Skeffington. Les choses ont fort peut changé depuis. Regardez le premier magazine people venu et vous en serez convaincu.
Némirovsky, c'est cette écrivain française qui périt dans les camps parce que juive et que nous avons pu redécouvrir grâce à Suite française. En la lisant, je suis frappé de voir qu'elle a su être juste, souvent, échappant à son époque pour montrer à travers ses petits drames ancrés dans leur temps des réalités universelles assez douloureuse. Le roman n'a l'air de rien, mondain, cosmopolite, mais finalement, il a réussi à me toucher d'assez près. C'est une chance pour le monde des lettres que sa place dans nos bibliothèques lui soit enfin rendue.
Jézabel, Irène Némirovsky, disponible au livre de poche.
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