dimanche 15 juillet 2012

en vacances


Les vacances ne sont pas un abandon de parfums, juste une occasion de se parfumer autrement, d'essayer d'autres choses, de se faire encore et toujours plus plaisir sur un mode plus sensuel, plus hédoniste dans un environnement différent, plus naturel pour le citadin que je suis, résolument moins prise de tête. Premier petit plaisir, le gel douche. Alors que je suis plutôt du genre savon sans parfum et produit pharmaceutique le reste de l'année pour ne pas interférer et parce que j'aime aussi un relatif, très relatif, ascétisme dans ma salle de bain, soudain, je me fais un peu plaisir et je m'abandonne pour l'été. La Verveine de l'Occitane m'avais déjà bien emballé, mais pour 15 jours au soleil, je me risque en grande surface à une petite séance de sniffage, aussi sérieuse que dans une boutique de parfums de niches rares et chers : j'attends autre chose point de vue jolies matières mais ne prétends pas pour autant me contenter d'un ersatz médiocre pour autant.

Le Petit Marseillais remporte tous les suffrages avec des senteurs parfois originales (basilic-abricot, très bien fait par exemple) mais c'est le classique Mimosa qui me fait craquer, très réussi, solaire et sans sucre ajouté, il évoque directement le sud et les beaux jours. (Peu m'importe que le mimosa ne fleurisse pas en juillet, j'habite trop au nord pour qu'il fleurisse chez moi tout court !) Rayon shampooing, je teste la pomme verte du même Petit Marseillais, franchement chimique, mais dont l'acidité crissante change agréablement des fruits confits façon Fructis mais je préfère quand même l'habituel Tilleul Ultra-Doux de Garnier, rescapé des années '70, une époque où la propreté rimait avec un minimum de fraîcheur et de verdeur.

À la plage, je porte en condition réelle Sables de Goutal dont tout indique qu'il a été créé pour ça. Depuis des années, j'éloigne un nez froncé de ce parfum mais là, Dieu sait pourquoi, l'influence de quelques autres perfumistas n'y étant probablement pas pour rien, je sens qu'il est temps et c'est une révélation : l'immortelle, très goudronneuse, répand ses effluves autour de moi, s'arrondissant à peine, tenace (très), puissante (c'est un powerhouse !), délicieuse de naturel, recréant autour de moi, comme un cocon, une ambiance de retour de plage en traversant les dunes, faisant revenir des souvenirs d'enfance comme nous en avons probablement tous. Ce parfum est juste parfait, offrant la peau nue aux éléments, sable chaud et brise caressante, solitude et calme, loin des plages surpeuplées à odeur de bimbos frites au monoï et à l'Ambre Solaire indice 2. Sables, je le porte tout le jour, y compris en ville, m'enchantant moi-même de sentir aussi bon ; pourtant, au flacon, il me rebute et m'agresse, c'est vraiment un parfum à porter sur peau, un parfum à vivre. La nuit, je le trompe avec Ninfeo Mio qui me rafraîchit et joue une partition plus séductrice. Si on tient compte du fait que j'ai emporté 6 flacons de 100 ml et 4 flacons de 15 ml, on peut dire que c'est deux-là, porté en exclusivité sont mes options sûres en vacances, mes valeurs refuges. Maintenant, je sais!



Évidemment, je teste des choses, même en vacances, n'envisageant même pas de voyager sans visiter l'une ou l'autre parfumerie « couleur locale » et que m'importe qu'il y ait une boutique place des Vosges à Paris, puisque je suis au Pays Basque, je tente Christian Louis, Parfums et Senteurs du Pays Basque, et retient surtout le puissant Usain Ona qui se démarque terriblement du mainstream en osant un accord très animal, puissant, dérangeant, un peu miel et un peu urine. Personnellement, je ne porterai pas mais je lui trouve une séduction certaine. À mon avis, plus une base qu'un réel parfum en soi, je le trouve idéal pour l'amateur de mélanges qui voudrait réveiller un parfum devenu trop sage suite à d'ennuyeuses reformulations… Il serait parfait, à petite doses, avec quelques gouttes de N°5 en eau de toilette, et pas mal d'aldéhydés classiques comme Calèche. Plus risqué, il rendra à des orientaux comme Shalimar ou Opium une incandescence qu'ils ont perdue pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux. (Même pas peur !)