mardi 12 octobre 2010

Shalimar: passeport pour la beauté

Connaissez-vous des Guerlinolâtres? Peut-être faites vous partie de cette bande qui a donné son âme à la vénérable maison et ne jure que par elle, lui voue un amour infini et s’enivre des ses créations qui parlent au cœur et à l’âme? Moi, j’admets volontiers que je suis Chanelophile et que Guerlain, ce n’est pas ma tasse de thé; je préfère l’abstraction plus orgueilleuse des grands Chanels qui s’affirme en disant "Je Je Je", d’une façon moins sympathique et plus intellectualisante. (Avouons que dans le port du N°5, il y a quelque chose de l’ordre du "j’ai raison sur tout et je vous emmerde!" )

Cependant, si je devais conseiller un parfum à quelqu’un que ça n’intéresse pas particulièrement ou qui ne peut s’offrir qu’un seul jus, je conseillerait probablement un Guerlain comme le meilleurs investissement possible:  en termes de flatteurs, on ne peut quasiment pas trouver mieux! Plus que comme chef d’œuvre de la parfumerie, j’envisage un grand cru Guerlain comme un formidable produit de beauté

Entre tous, le grand classique emblématique de la maison reste Shalimar. On peut en préférer d’autres, plus rare ou plus sentimentaux, mais rien à faire, il faut bien reconnaître qu’au final, il est indélogeable de sa place de leader de l’écurie Guerlain. Sa légende lui fait presque du tort en le plaçant dans une position d’exotique sensuel proche du délire alors qu’il est totalement confortable et facile à porter. Non, Shalimar ne transforme pas en almée échappée du harem assoiffée d’amour etc. 

Il démarre presque agressivement par la bergamote, un petit coté citronné qui va durer longtemps mais s’adoucit immédiatement avec des fleurs élégantes et rondes, dont un iris qui lui confère une tonalité un peu poudrée et la vanille toute douce, un peu cake, mais absolument pas écœurante dans le genre gâterie pour boulimique qu’on peut beaucoup trop voir actuellement, et s’achève  longtemps après dans un joli fond de sensualité résineuse et animal. Très riche, il n’est pas exactement changeant mais mérite qu’on lui prête attention parce que ses facette sont nombreuses et ne se révèlent pas si facilement. Il est toujours reconnaissable mais très variable d’une personne à l’autre. 


Marlene Dietrich
À l’usage, il semble posséder tous les codes de la marque, à commencer par une certaine androgynie: porté par un homme, croyez-moi, il passe très bien, à l’usage, il finira même par paraître plus masculins que beaucoup de création "pour homme" si tant est qu’on puisse attribué un sexe à un parfum, ce dont je doute. Il fait preuve d’une richesse bourgeoise et élégante de bon aloi, très ronde et moelleuse. Bien sûr il est porté par pas mal de vieilles dames, et alors? Quand vous avez trouvez quelque chose qui vous rends irrésistible, pourquoi le lâcher? Ne soyez pas ridicule et tirer plutôt parti de l’expérience de vos ainés!  Shalimar est enveloppant et flatteur, il est à la fois un réconfort type doudou et un messager qui va trouver les gens autour de vous en leur parlant de votre beauté, de votre mystère sans se lasser et en étant particulièrement convainquant. 

Shalimar me fait penser à Marlene Dietrich. Belle et incroyablement mise en scène: éclairages , maquillage, accessoires et vêtements parfaitement étudiés et maitrisés. Voila Shalimar: à la fois lumière, fourrure, voilette et plumes. Shalimar est un metteur en scène qui vous rends totalement irrésistible.

4 commentaires:

  1. Guerlinolâtre ? Oui, c'est moi ! :p

    Je suis totalement d'accord ! Quand je met Shalimar et que je demande à toute la bande de roturiers incultes de mon lycée si c'est pour homme ou femme, une fois sur deux les personnes se trompent !
    Puis alors après il y a ceux qui le connaissent par ... leurs grand-mères (et là je me tape des barres !) : oui, on m'a déjà dit que je sentais le grenier de gran-mère ! (c'est bien connu, on parfume tous son grenier avec du Shalimar !)

    Il n'empêche que c'est le Guerlain que je porte le plus souvent, et celui avec lequel j'ai énormément de compliments...

    Vive l'odorat, et "ave Ô Chanelophile docte" (prononce é, puisque c'est un vocatif, et que c'est de la 2ème déclinaison... et oui, Jicky esr aussi un amoureux du latin !)

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  2. Alors, c'est sans doute parce que je suis quelqu'un de théâtral que je l'aime autant ! :D

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  3. Mesqualine: au vu du blog, il fallait un parfum Glamour, certainement pas une petite eau toute simple, c'est évident... Mais je vous voyais bien en Lutens aussi!

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  4. magnifique votre article! merci. De plus je partage vos avis à 100%....
    Êtes-vous sur facebook?
    Bises,

    isabelle

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