Certaines choses gagnent à être évoquées plus qu’à être représentées dans toute leur splendeur.
Passage d’enfer me transporte dans un ailleurs mystérieux ou tout semble briller par l’absence et le mystère. Ce parfum est habité, mais je n’ai jamais réussi à rencontrer l’inconnu qui se dérobe sans cesse, je perçois l’odeur de l’encens qui s’est accrochée à ses vêtements, un soupçon de lys et du benjoin, mais tout cela semble décanté, évanescent, j’ai beau me retourner, chercher, appeler, questionner; mon inconnu à toujours invariablement disparu. Peut-être sa splendeur me brûlerait-elle comme lorsque Jupiter s’est dévoilé à Sémélé? Peut-être n’existe-t’il que sous la forme d’une calligraphie au mur? Est-ce une belle de l’ère Heian, une divinité païenne ou un prêtre catholique? Je ne sais. Je ne connais que sa trace sur ma peau.
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Passage d’enfer, Olivia Giacobetti pour L’Artisan Parfumeur,1999
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