Issey Miyake avait fait très fort avec son Eau d’Issey. Tout était parfait: la communication, le flacon et surtout l’odeur à la fois représentative de l’époque et originale. La suite ne fut pas à la hauteur en termes de succès. Le Feu s’est éteint et A Scent semble prendre un chemin de traverse qui ne le mène pas au succès.
L’odeur qui se veut un concept évocateur de l’air est un paysage végétal peint en vert. Le galbanum s’impose et se maintient sur la durée, cinglant comme de hautes herbes qui peuplent une plaine hivernale. On voit loin, mais il n’y a rien à découvrir que le vide et la solitude. C’est une gifle comparable à celle du gel qui mord les joues. Pourtant un début de printemps laisse deviner parmi ces herbes quelques fleurs, jacinthes presque acide dont on suppose la présence bleutée au milieu du vert comme un écho au ciel haut et froid. Les brouillard lointain en se dissipant laissent apercevoir à l’horizon une montagne haute et boisée. Il n’y a pas d’histoire, pas de sentiment, de souvenir charmant. A Scent n’a pas grand-chose à offrir en dehors de sa très grande beauté, splendeur altière et glacée, ce qui est beaucoup peut-être pour ses admirateur, mais bien peu pour une époque qui préfère la joliesse mignarde des gourmandises niaises toute plus ou moins sortie de la même fabrique. Dans son austérité, il a quelque chose de la Divine, peu aimable, mais digne de notre adoration. Prions pour qu'il ne nous prive pas de sa présence par une retraite prématurée. (J'avoue envisager de faire des stocks, il ne semble pas trop bien se porter.)
Dans son refus de la facilité, il s’affirme cérébral et c’est quelque chose de trop rare à notre époque qui le condamne à faire partie de cette famille mal aimée des parfums qui refusent de se plier aux modes ineptes. Il est intransigeant et cérébral la ou on réclame du sentiment et de la sensualité facile. Un parfum parfait pour les esthètes et les intellectuels qui préfèrent convaincre plutôt que séduire. Donnez lui une chance, surtout lorsque le froid arrive, il me semble encore mieux révéler sa beauté lorsque les températures sont au plus bas.
A Scent, Daphné Burgey pour Issey Miyake, 2009
Aaaaah ! La bouteille verte ! Bien plus qu'une histoire d'amour !!!
RépondreSupprimerPerso, je le vois pas très froid, tel un Iris Silver Mist. Il a quand même cette facette très vivante en tête, puis musquée, et oui, métallique et un peu froide en fond, mais au final totallement charnelle.
J'essaierai à "basse températures" ;)
Vive la bouteille verte !
C'est peut-être du au fait d'aimer ce genre de parfums lorsque la température est sous 0°.
RépondreSupprimerLe N°19 est aussi une merveille en hiver! Et en plus, même avec du mainstream pur et dur, en vert on est certain de se faire remarquer!