lundi 13 décembre 2010

Goûter chez Gauguin

Il y a des parfums à coté desquels on passe parce que ce n'est pas le bon moment, exactement comme on passe à coté de certains livres. J'ai lu la Princesse de Clèves trop jeune, ou trop romantique: elle m'énervait, je ne lui voyais aucune noblesse, juste de la bêtise. Pour Timbuktu, je suis incapable de dire ce qui s'est passé, mais l'autre jour, je l'ai recroisé pour la Xème fois et ce fut la révélation...


J'ai été projeté dans un décor exotique à la Gauguin ou j'ai goûté un encens-fruit incroyablement juteux et frais, d'habitude, je mange proprement, mais cette fois ça dégoulinait sur mon menton... Vous ne saviez pas que l'encens était un fruit? Moi non plus, je l'avoue. Merci à l'Artisan Parfumeur de me l'avoir révéler. Autre surprise, cet encens m'était servi par M. Vétiver. D'habitude, j'ai du mal avec lui, il me donne l'impression que je vais subir un sermon en raison de mon incroyable futilité mais dans ce décor de vacances paradisiaque, il était détendu et rieur, drôle, et je me suis rendu compte que finalement, on pouvait s'entendre et s'amuser lui et moi.

D'habitude, je ne suis pas trop porté sur l'exotisme que je trouve souvent forcé, comme ces décor hôtels construits à la chaîne, faussement typique, sans risque pour le touriste qui n'y est jamais vraiment dépaysé, sans âme. Avec ce parfum, j'ai été conquis, je ne sais pas s'il est vraiment plus authentique, mais tout d'un coup, j'y étais. Transporté. Dépaysé. Incroyablement bien. 

Tant qu'il y aura des parfums comme celui-là, je pourrai rester optimiste.

Timbuktu, Bertrand Duchaufour pour L'Artisan Parfumeur, 2004

1 commentaire:

  1. Moi aussi j'aime beaucoup Timbuktu et Dzongkha qui illustrent magnifiquement la période sombre et encens de B. Duchaufour.
    Je porte également Bois d'Ombrie qui s'inscrit dans cette même veine créative.

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