lundi 31 janvier 2011

Europe, années '30

"Elle ne descendait pas d'une dynastie, n'en avait pas fondé. D'elle la descendance s'échappait où elle la laissait aller, par négligence, par mépris souverain du capitale maternité ou par règle infrangible de la liberté qu'elle s'appliquait à elle-même, qu'elle avait inspiré à ses enfants par sa désertion souveraine."

Je suis ravi que soit enfin paru en poche la suite de "Dans la main du diable" que j'attendais avec impatience. Pas nécessaire d'avoir lu ce premier volume d'ailleurs: nous sommes 20 ans plus tard, les choses ont changés, les gens aussi et un nouvelle génération occupe le terrain.

L'histoire se passe en 1933 et embrasse large comme toujours avec Anne-Marie Garat: il y a plusieurs histoires éclatées, plusieurs thèmes, plusieurs romans. Remarquablement écrit, bien documenté, à la fois psychologique, d'espionnage, sentimental, d'aventure, social etc. Le livre est passionnant et dépeint en arrière fond une époque troublée, obscure, angoissante sous des dehors encore brillants, une époque ou les ténèbres se font plus menaçant de jour en jour. 

J'ai eu un peu de mal avec les premières pages parce que je n'étais pas dans une phase très "lecture" mais j'ai très vite été pris par l'intrigue et je me suis de nouveau très vite attaché aux personnages de Garat qui mêle toujours aussi bien le palpitant et la poèsie, le suspens et la vérité intérieure. Petite mention pour la couverture: le portrait de Gloria Swanson, magnifique, par Man Ray. 

Juste un détail qui risque d'ennuyer les dingues de parfums un peu maniaques: une des héroïne porte en 1933 un parfum de Nina Ricci.  Comme critique, pour un roman de 924 pages, ça reste fort léger...


L'enfant des ténèbres, Anne-Marie Garat, Babel , 2011

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