Il y a des matins comme aujourd'hui ou j'ai envie de retrouver mon adolescence, pourtant pas la période la plus faste de l’existence, mais ou je lisais beaucoup et ou j'allais beaucoup au cinéma. Je suppose qu'aujourd'hui, on va moins au cinéma et on regarde plus de dvd...
Le livre qui a enchanté toute mon adolescence, non, ce n'était pas la recherche, c'était Madame Bovary, lu au moins une fois chaque année entre mes 14 et mes 25 ans; je peux dire que je le connais presque par coeur et qu'il m'a beaucoup influence. Flaubert de manière générale, mais ce roman là en particulier. Et je ne parviens pas à savoir si certaines décisions que j'ai prise ont été prise dans le but inconscient de coller au roman ou si le roman avait une telle portée universelle qu'il colle à la vie. Je reconnais que dans les deux cas, c'est plutôt un constat d'échec assez peu glorieux...
A cette époque de ma vie, je boudais assez la teen littérature et je l'ai redécouverte par après, tout ce qui peut aussi se nommer "roman d'apprentissage" ce qui fait quand même bien plus sérieux. La physique des catastrophes de Mrisha Pessl échappe à la définition car s'il reprend quasi tout les code du genre, il va plus loin et nous propose un jeu d'énigmes littéraires (chaque chapitre porte le titre d'un classique de la littérature) policière, etc. Je ne vais pas en dire trop... L'aspect psychologique de l'adolescence est bien présent, mais vu à travers le prime d'une adolescente qui semble trop mure, trop adulte, en avance... Comme souvent, c'est ça qui rend la chose intéressante, parce que sinon, la plupart des raisonnement ado sur 800 pages, ça tient assez peu la route pour faire un ouvrage "sérieux." Ce qui n'est pas du mépris envers l'adolescence de ma part, la vie en générale est sans intérêt couchée sur papier si elle n'est pas transfigurée par un auteur. Mais finalement, la lecture de l'adolescence est assez juste, puisque cette jeune fille trop mure pour son age, va se retrouver piégée par le monde des adultes qui la manipule faisant ainsi du roman une métaphore finalement assez juste. (Mais je ne peux vraiment pas trop en dire parce que ça gâcherait les rebondissement pour ceux qui n'ont pas encore lu le livre) Avec sa lenteur et ses accélérations brutale et déstabilisante, c'est vraiment un bon livre écrit par une amoureuse des livres.
Au rayon cinéma, j'ai envie de revoir The opposite of sex, renommé Sexe et autre complications pour la version française, ou Don Roos met en scène une Christina Ricci adolescente, blonde et séductrice cheap, bien décidée à faire son chemin dans sa vie de paumée en ravageant la vie des autres. Elle se présente d'emblée comme Dedee Truitt, 16 ans, n'ayant pas un coeur d'or, et voulant le contraire du sexe, un truc pour les ratés, qui crée des liens et de la douleur...La comédie est grinçante et ironique au possible, bien au delà du teen movie dont elle reprend les codes. Evidemment, pour Christina, que j'adore, c'est un contre emploi et elle y cassait son image de fille bizarre due à la Famille Adams et à son physique hors de normes hollywoodienne... J'avoue, je l'adore, j'aime son étrangeté, le fait qu'elle ne rentrera jamais dans aucun moule. Elle est tellement plus intéressante devant la caméra que ces clones de jolie fille dont on a l'impression qu'ils sont fabriqués à la chaîne dans une usine californienne, qui parviennent seulement à exprimer leur joliesse interchangeables. Mention spéciale à Lisa Kudrow, échappée de Friends, qui incarne une prof, coincée, psycho-rigide, aigrie, amoureuse du "veuf" de son frère: un prof homosexuel, qui a son lot de réplique grinçante et vacharde. Tous les personnages valent le détour, en fait, et il n'y a pas un moment ou on ne s'amuse pas. Jubilatoire et jouissif.
Marisha Pessl, La physique des catastrophes, Folio, 2008
The Opposite of sex, Sexe et autres complications, sorti en 1998, disponible en dvd. (Colombia Tristar)
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