jeudi 24 mars 2011

Derniers instants avec la Miss…

Il fallait bien que cela arrive, mon flacon de Miss Dior touche à sa fin. L’extrait vintage, s’il vous plait ! Ho, pas de convoitise forcenée, il ne s’agit point (hélas !) d’un antique des années ’50, juste d’un flacon sauvé du début des années ’90, juste, tout juste avant que la belle ne subisse un lifting dont elle n’avait nul besoin. Mais enfin, c’est toujours de la vraie mousse de chêne, de celle dont on nous dit qu’elle provoque des allergies et qu’on nous interdit dorénavant. (Sommet d’hypocrisie, car je pense que l’alcool et la cigarette, toujours en vente libre à ce jour, tuent probablement plus que le parfum)

Ce sont nos derniers instants ensemble et je m’enivre une dernière fois de ces notes vertes, de ce cœur floral et de ce fond de chypre sombre, un peu animal. C’était un parfum dont l’abord n’était résolument pas évident comme tous les grand chypres, il fallait lui donner le temps de se laisser découvrir, tendre derrière sa façade complexe et un peu austère, un peu sèche. Un parfum qui datait d’un temps ou les femmes n’étaient pas faciles dans le carcan de leur robes New Look et ou on prenait son temps pour apprécier les choses.

Mon Dieu qu’il allait bien ce Miss Dior aux robes à jupe cloche et taille étranglée, au teintes jaunes et vertes, des pois ? oui, des pois, c’est toujours joli les pois, c’est toujours jeune. Et des gants blancs, parce qu’une vraie dame ne sort pas sans gant ! Oui, c’est vraiment le parfum d’une autre époque. Que Christian Dior avait voulue à l’image de sa jeunesse, lui qui conseillait d’utiliser le parfum abondamment, parce que c’est enchanteur, de le vaporiser aussi dans la maison, surtout dans la chambre comme le faisaient les amies de sa mère… Qu’elle était jolie cette femme fleur qui portait Miss Dior, luxueuse, charmante et frivole. Elle s’éloigne de moi, de sa démarche dansante et gracieuse, pour toujours. Je n’irai pas mettre le nez sur les nouvelles versions. Je boude la maison Dior, je l’ai déjà dit. Mais j’aurai toujours un pincement au cœur en pensant à elle.

Miss Dior, Jean Carles pour Christian Dior, 1947

2 commentaires:

  1. J'ai réussi à récupérer un flacon d'eau de toilette vintage (que ma soeur a depuis 15 ans facile), et je m'en suis fait un échantillon.

    Je le connaissais déjà en fait. Et c'est sur qu'à côté, la version actuelle fait très "light". C'est même plutôt incroyable !

    Vive l'odorat !

    RépondreSupprimer
  2. Et encore, la version sans mousse de chêne, à coté de la version "Chérie" (en le disant, j'ai des hauts le coeur), je suppose que c'est encore très acceptable!

    RépondreSupprimer