Botticelli Primavera |
L’année pour moi se divise en deux périodes: chaude et froide avec des parfums adaptés chaud quand il fait chaud et froid quand il fait froid. Mais pendant un mois, c’est pour moi le printemps, une période de transition, un période à part ou je me mue en blonde. Pendant un mois par an, j’aime les couleurs pastelles et les chiffons de mousseline. Pour célébrer les beaux jours, voici ma sélection de petites fleurs délicates et légères… Autre caractéristique de cette petite sélection : j’ai choisi des parfums extrêmement figuratifs moi qui d’habitude préfère les abstractions.
Une Violette : celle de Penhaligon’s est absolument parfaite : poudrée avec des nuances de feuillage un peu vertes, un petit fond terreux mais zéro sirop de sucre. Pour moi, c’est l’une des plus réussie des violettes, qui nous épargne le coté trop bonbon au profit de la violette timide en son sous-bois. Jolie, élégante et très facile à porter. Elle date des années ’70 mais est vraiment intemporelle, pas du tout old fashioned. Plutôt Timeless.
Violetta, Penhaligon’s, 1976.
Un iris, quand même, ma fleur fétiche, mais version fraîche et facile. Hiris d’Hermès démarre sur du vert, à un bref scintillement métallique, et calme très vite le jeu en s’arrondissant, mettant en avant la facette douce, moelleuse de l’iris. (la face carotte, très exactement) Il se poudre à peine à la fin. Un Iris tige et fleur dans un décor un peu aqueux, une jolie chose, délicate, transparente et tendre, totalement différente de la froideur habituelle de l’iris en mode soyeux. Subtilement élégant à sa façon discrète.
Hiris, Olivia Giacobetti pour Hermès, 1999
Et le lilas? En passant, chez Frédéric Malle, on peut sentir celui d’Olivia Giacobetti, parfaitement réussi. Moi qui n’aime pas cette senteur trop associée au spray désodorisant des années ’70 et à leurs infâmes publicités, je l’ai redécouvert dans un parc. Je me demandais ce qui pouvait bien sentir si bon autour de moi avant de reconnaître en passant et de chercher enfin après ces lilas qui se cachaient dans une allée de traverse. La nature imite parfois l’art.
En Passant, Olivia Giacobetti pour les Editions de Parfums Frederic Malle, 2000
Comme je fais surtout en ce joli printemps dans les teintes mauves, violettes, bleutée, comment ne pas évoquer le Jardin Clos : une profusion de Jacinthes, fraîches, à peine sucrée, vertes mais pas acides, veloutées en fait qui se marie à la senteur délicates des lilas dans une évocation ahurissante de réalisme d’un jardin à l’anglaise, faussement naturel, terriblement séduisant qui nous invite à flâner, folâtrer, prendre notre temps, nous oublier un peu. Et qu’il est reposant de s’oublier un peu parfois.
Jardin Clos, Yves Coueslant et Christiane Gautror pour Diptyque, 2003
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