lundi 18 avril 2011

villégiatures

Les beaux jours sont là et soudain les invitations pleuvent. Quelques jours à la mer, un week end à la campagne, un barbecue... Et j'avoue que ce n'est pas vraiment mon truc. Je déteste m'entasser dans une maison trop petite pour le nombre d'invités, ne pas avoir de place dans la salle de bain pour poser mes deux sérums et mes trois crèmes, je déteste manger en plein soleil en risquant la ride et l'insolation, entouré d'insecte qui convoitent mon assiette ou mon sang, je déteste être enfumé et me voir servir de la la viande trop cuite à l'extérieur et un peu crue à l'intérieur. Je déteste. OK, je ne suis pas sympathique et passablement ingrat. Mais déjà, je n'ai rien à me mettre pour l'occasion. Surtout pour la campagne, comme j'adore la marinière signée Agnès B ou Saint-James, je peux difficilement prétendre que je n'ai rien à porter pour le bord de mer. La marinière est très jolie à la ville mais tout à fait déplacée à la campagne non? En réalité, c'est surtout moi qui suis déplacé à la campagne. J'aime mon confort et je ne vois pas pourquoi subitement des gens parfaitement sensés par ailleurs renonce aux joies d'une jolie salle à manger et d'un ravissant service en porcelaine au profit de bric et de broc dans le fond de leur jardin. Je en vois pas pourquoi des gens doté d'un goût exquis et d'une très jolie chambre à coucher veulent soudain aller s'entasser sur des paillasse ou il est impossible de dormir correctement avant 4 heures du matin, l'heure ou le coq chante et ou on conduit les vaches au pré. (Je vous jure, j'ai donné, ça existe vraiment, ce n'est pas qu'un lieu commun de la littérature à destination des citadins.) Évidemment, je ne suis pas masochiste, il y a le bonheur d'être avec ceux que j'aime.  Sinon, je ne bouge pas de chez moi. Le plaisir d'être avec eux. De rire avec eux.

On se reportera à Proust pour la description de l'hostilité patente des chambres qui ne sont pas encore les nôtres: De la place, il n'y en avait pas pour moi dans ma chambre de Balbec (mienne de nom seulement) Dans à l'ombre des jeunes filles en fleur au  début de la deuxième partie. Chanel avouait aimer les paravents pour pouvoir recréer son univers partout. C'était "sa tente de nomade" qui l'a suivie toute sa vie. Personnellement, j'ai aussi besoin de recréer mon univers un peu partout ou je me trouve et pour ça je dépose mes livres, celui en cours, ceux à venir et parfois, lorsque je pars plus que quelques jours, quelques uns de mes préférés: forcément la Recherche. Oui, même sans la lire, sans avoir aucune intention de la lire, juste parce que je peux avoir envie à tous moment de saisir l'un ou l'autre volume pour me replonger dans un passage que j'aime, qui me parle en ce moment bien précis.

Et je prend avec moi mon flacon de N°5 en extrait. ou que j'aille. Comme un talisman, un fétiche. Pour me sentir moi, me sentir chez moi. Même si je prends d'autres parfums plus adaptés aux lieux ou aux circonstances.  Plus légers, plus été, plus campagnes etc. Mais c'est celui-là qui me rassure, mon petit morceaux de civilisation au milieu de la barbarie, mon affirmation de moi-même dans un monde étranger. (et forcément un peu hostile) Peut-être qu'un jour je n'irai plus voir ailleurs et je lui serai fidèle. 

3 commentaires:

  1. Ca fait plaisir de te lire à nouveau :D (faut dire, on n'avait plus de nouvelles de toi... !)

    En tout cas, content de te revoir inspiré ! Et on voit que, comme le Baron, tes vacances ont été bienfaitrices =)

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  2. C'est pas beau de se moquer! :(

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