mardi 17 mai 2011

Déclaration, Ellena et moi. Ou plutôt et pas moi.


Claude le Lorrain

J’a ai passé la journée d’hier en Déclaration (Jean-Claude Ellena pour Cartier, 1998) et assez vite, je me suis senti assez mal, déguisé dans ce parfum que j’aime pourtant tellement et depuis si longtemps qu’il ne peut plus vraiment me surprendre. Cela m’a rendu presque triste, mais en dépit de sa grande beauté, Déclaration n’est pas pour moi, ne me correspond pas. Déclaration est classique, magnifiquement, comme une toile de Claude le Lorrain, équilibré et beau, comme souvent le travail de Jean-Claude Ellena. Oui, je sais qu’il est plus souvent question d’aquarelles que de grands paysages à l’huile pour commenter son travail, mais j’aurais aussi bien pu le comparer à l’acropole d’Athènes, je ne veux pas dire que les deux choses sont équivalentes en termes de format, je parle de mon ressenti et de l’esprit de la chose. Je ne veux pas dire, en usant du mot classique, traditionnel car ce parfum est beaucoup plus moderne que moi.

Fragonard

Moi, comme on me l’a dit une fois d’un ton chargé du plus grand mépris, je suis Pompadour. Je peux aussi bien le revendiquer, comme la marquise n’avait pas honte d’être née Poisson : oui, je suis bourgeois et conventionnel, sous des dehors de fantaisie qui peuvent sembler modernes : Ne me conviennent que les choses à l’ancienne, un peu mignardes. Pas les grands drames baroques, plutôt le Rococo dans sa recherche de grâce, le légèrement déséquilibré. Le chic with a twist ? Pour reprendre une expression de modeuse. Voila, autant pour mon "genre", mais ça me désole et secrètement, je rêverai sans doute toujours de cette beauté classique et moderne à la fois. 

(C'était la minute narcissique: trouver son style)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire