En sortant de ce train de banlieue vous trouvez un gant et instinctivement le ramassez. Un gant de femme, en cuir noir. La femme doit avoir de longues mains, fines. Vous remarquez, un peu déçu, curieusement, à l'un des doigts la marque d'une bague qui déforme le gant. La marque d'un anneau. Probablement une alliance. Et sans raison, sans savoir pourquoi, cela vous désole un peu.
Vous approcher le gant de votre visage comme pour un baisemain. Lentement. Il y a l'odeur du cuir qui vous arrive. Un relent de fumée aussi. Et un parfum qui monte, celui de l'inconnue qui à perdu son gant. Elle doit parfumer ses poignets avant de sortir et d'enfiler ses gants... Un parfum très doux, fleuri. De la fleur d'oranger? Doucement ambré... Un Guerlain? L'Heure Bleue?
"Monsieur, vous avez trouvez mon gant? Merci!"
Une voix rapide, au timbre net et pressé. L'inconnue s'est emparée de son gant, vite, a fait demi-tour, encore plus vite, et avance, court presque, silhouette élégante de jeune fille sage, terriblement Saint Laurent, trop sage pour son gant, ne laissant derrière elle que l'écho de ses talons qui claquent sur le pavé. Mais vous l'avez reconnue: c'est Belle de Jour. Son parfum? Cuir Mauresque.
Catherine Deneuve dans Belle de jour de Luis Buñuel |
Cuir Mauresque, Christopher Sheldrake pour Serge Lutens, Salon de Palais Royal Shiseido, 1996
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