Certains parfums s’apprécient mieux la nuit. Le jour ils sont biens, je les aime bien, mais la nuit venue, j’en tombe amoureux. Fracas fait partie de ceux-là. C’est même LE parfum pour allez dormir. Pas tant pour son odeur nocturne en fait que pour le plaisir de le sentir au petit matin, à l’heure du déjeuner, quand il ne reste plus que la tubéreuse qui libère ses derniers effluves. A cet instant, fracas se marie à merveille avec la chair et la sublime véritablement, l’exalte d’une façon incroyable. Fracas au petit matin ne parle pas de chair fraîche mais de chair amoureuse, experte, un peu fanée même. Le coté faisandé des fleurs blanches est ici assez léger et on pense à la Léa de Chéri (Colette) courtisane vieillissante mais tellement plus irrésistible sue la fiancée, jeune, jolie, et peut-être un peu bécasse… Qui aime vraiment les fruits lorsqu’ils sont encore verts ?
Et rentrer dans la chambre est un autre enchantement : l’odeur de la tubéreuse s’accroche aux draps froissés, refuse de quitter la pièce, teintant tout de ses reflets roses orangés, discret mais entêtant, faisant se demander quelle nymphe étrange et lascive est cachée dans la pièce, quelles bacchanales ont bien pu se dérouler…
En journée, Fracas est juste un très bon parfum à la tubéreuse, fleur d’oranger puis jasmin, élégant, qui remplit l’espace, plutôt sensuel, mais pas si intéressant que son fond. Depuis des jours, il refuse de quitter ma robe de chambre, s’entête à se rappeler à moi, me parlant de volupté alors que je dois me presser, qu’il faut que je fasse ma toilette, aille travailler. Mais Fracas s’entête à me retenir…
Fracas, Germaine Cellier pour Robert Piguet, 1948
PS : Tony Ward dans une interview se souvenait de l’époque ou il était porn star et passait ses journées nu, oint de la baby oil de Johnson qui fait la peau douce et satinée avec un effet légèrement luisant très sexy en photo dans le genre un peu en sueur avec la lumière qui joue sur les courbes du corps. Avis perso, quand on n’a pas forcément l’envie ou les moyens de s’offrir toutes les lignes corps de ses parfums préférés, c’est idéal aussi et avec Fracas ça fait un malheur. (Le gras fixe le parfum)
J'ai un peu de mal avec Fracas, mais là tu donnes envie !! Faudrait que je squatte un échantillon à Valérie :p
RépondreSupprimerPour dormir, j'évite les parfums en fait. Mon nez est tellement pris en journée, que le soir, il fait dodo (ni vu ni connu). Mais j'avoue qu'Envre Noire au coucher, c'est somptueux. Et bizarrement, c'est ausssi un des seuls moments où j'apprécie plus Eau Sauvage !
Le fait que le parfum ai vieilli au chaud toute une nuit change vraiment la perception qu'on en a, il FAUT essayer!
RépondreSupprimerLe seul souci dans le cas de "monstres" type Fracas, c'est qu'il ne faut pas changer de parfum ou changer les draps....
Fichtre ! Mais voyez-vous, j'ai moi même moult draps dans mon humble demeure !
RépondreSupprimerJe m'y appliquerai au plus vite !
Bonjour Dau,
RépondreSupprimerC'est vraiment quelque chose que j'adore faire, m'endormir avec un parfum et voir ce qu'il donne le lendemain...
Mais, Carnal, Tam Dao ou Habanita, ça reste ! Sur les draps, la nuisette et la robe de chambre...
Et même au lavage, Habanita fait son coriace !
Hier soir, sur un poignet : Ambre Fétiche et sur l'autre L'Eau d'Ambre. Ce matin les deux (!!!) étaient toujours au rendez-vous... Un réveil qui met de bonne humeur ;-)
Bises ambrées ^_^
Les parfums qui résistent au lavage et ressortent au repassage, c'est bonheur complet. Pour moi, Shalimar est l'un des "pires" qui condamne certains vêtements à n'être portés qu'avec lui. (Pas un défaut selon moi, mais il faut le savoir...)
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