Beaucoup de parfums génériques en ce moment. Des parfums sans âmes, sans identité. Qui sentent "le parfum" ou mieux encore, l’ambiance de parfumerie… Des odeurs agréables, comme un bruit de fond, plutôt plat, bien qu’un peu assourdissant à la longue. Des parfums à offrir ou à s’offrir pour ne pas prendre de risque, ne rien révéler de soi, de sa personnalité, de ses goût. Juste affirmer qu’on est propre et qu’on se parfume.
Le dernier né de la bande : Dahlia Noir de Givenchy qui veut se la jouer en misant sur son nom mystérieux et compagnie (quel dommage qu’il existe déjà un Narcisse Noir et un Datura Noir et des Black … à la pelle) et sur sa campagne publicitaire… On nous vente le génie Glam-Rock de Tisci le couturier qui a participé et… Et Bla Bla Bla. Un bouquet poudré, ça n’a rien de gothique ou d’ensorcelant, ma grand-mère aurait pu porter ça quand elle était jeune. Ça rappelle des choses, effectivement, beaucoup, trop. Comme lorsqu’on prétend parler de tout et qu’on ne parle de rien.
Dalhia Noir, Givenchy, 2011
Relisons plutôt le roman de James Ellroy du même titre qui débute le quatuor de Los Angeles: sombre, fatal, brûlant. Et un peu écoeurant aussi. Le seul Dalhia Noir à offrir à Noël.
Tant pis pour le parfum, merci de rappeler que le Dalhia Noir d'Ellroy est un grand roman...
RépondreSupprimerJe n'en ai pas un souvenir hyper précis parce que je l'ai lu il y a plus de 20 ans, mais il fait partie des livres qui marquent! Un grand bouquin à lire absolument. Mais peut-être pas un jour de cafard.
RépondreSupprimerSympa cette critique, au moins c'est direct. J'irai tout de même le tester parmi de nombreuses nouveautés cet automne! Par pure curiosité hein, qu'on soit d'accord, car ca n'a pas l'air très alléchant.
RépondreSupprimerC'est quand on voit des nouveautés comme ça que l'on sent que dans la parfumerie, il y a un vrai problème d'innovation. Bon, ma remarque n'avance rien, mais au moins, je suis contente de voir que parmis les blogs de parfums, il y en a qui sacrifient encore leurs poignets pour tester ceux là.
RépondreSupprimerCher D., j'en profite pour vous dire que j'apprécie beaucoup votre blog que j'ai découvert par celui de Phoebus et de Jicky, et si c'est la première fois que je commente, ce n'est pas la première fois que je vous lis. J'aime beaucoup votre passion des livres, qui se mêle au parfum ! Et ce Dahlia Noir montre que le nom a été gaché. C'est dommage.
Diane
Merci à vous!
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut tester un peu tout même si dans ce cas, je n'avais pas de grandes attente au vu de la campagne trop polie pour être honnête! Mais le mainstream, c'est quand même là que sont les origines de la parfumerie, les grands classiques. Et parfois, il y a de bonnes surprises, de vraies belles choses, comme les infusions de Prada, pas super créatives, mais vraiment bien faites, et il y a même de l’innovation comme avec Womanity, même s'il me soulève le coeur...
Je doute quand au manque de créativité. Je miserais plus sur un refus d'innovation parce que c'est ce que le public veut. (le grand public) C'est ce que les commerciaux au pouvoir veulent aussi. Beaucoup de gens ne demande pas plus que "sentir bon, propre, fruité" et paye pour ça. Alors, pourquoi se fatiguer pour leur en donner plus pour leur argent?
Le long terme? On n'y pense plus guère, je crois. Et il y a trop de lancements, trop de flankers... tout ressemble à tout, forcément. Il y a 20 ou 30 ans, un succès générait des parfums "dérivés" dans d'autres marques qui s'en inspiraient parfois sans copier bêtement. (Meilleurs exemple, le N°5 et Arpège et Baghari et...) Maintenant, un succès dans une marque se copie lui même à travers 15 flankers et dérivés et toutes les autres marques emboîtent le pas parce qu'il faut faire parler et que pour cela, il faut sortir du neuf...
Ce n'est pas très diffèrent dans les niches, on ne parvient pas à suivre le rythme des sorties dans une seule marque Avant, un lancement tous les deux ou trois ans, c'était un rythme soutenu, maintenant: Le Mimosa de Goutal est à peine sorti qu'on doit déjà parler et sentir Mon Parfum Chéri. Lutens? Encore plus rapide et pas toujours passionnant, même si la qualité y est. Il n'y a plus que Les Editions Malle qui prennent leur temps entre deux lancements. Pour combien de temps encore?
Pour moi, les livres ET les parfums, c'est une évidence. J'avoue ne toujours pas savoir dans quel sens va ce blog, et par moment m'en ficher un peu. C'est un fourre-tout, c'est brouillon... Bon, disons que c'est un peu ça mon style!
(Et en tous cas, RE-Merci, c'est très aimable à vous!)
Merci cher D. pour cette explication de la parfumerie d'aujourd'hui. Le grand public est fonctionnel. L'amateur est dans une démarche artistique?
RépondreSupprimerQuant aux sorties niches, je trouve que la cadence est moins importante qu'il y a un an. Je pense à L'Artisan Parfumeur qui, les numéros exclus, n'a sorti que Batucada cette année, au lieu de 3 parfums en 2010. Chez Serge Lutens, la sortie est trop fréquente. C'est dommage. Je n'ai pas encore senti les deux nouveautés, mais Jeux de Peau ne me semblait pas indispensable non plus, et les divers avis disent que le Vitriol D'Oeillet le flacon cloche sur la mort ne sont pas à la hauteur non plus.
Pour Goutal, il me semble que le Mimosa était une édition limitée. L'impact médiatique est donc moins important aussi.
J'ai lu et relu tous les classiques qui s'attachent à lier parfums et lettres, mais pas que. Je suis avec intêret vos chroniques littéraires, et c'est votre style, il est vrai.
C'est moi qui vous remercie.
Diane
Bonjour Diane,
RépondreSupprimerMoins de sortie, ce ne serait pas plus mal, espérons que ça dure... Il parait quand même que les repreneurs de Goutal veulent tenir un certain rythme, d'au moins un par an. Il faut voir ce que ça donne.
Mais c'est déjà beaucoup je trouve, peut-être pas à l’intérieur d'une maison pour l'équipe créative, mais pour le public et la presse. (En tous cas pour moi) C'est une vraie dictature pour faire parler de soi, même quand c'est du très joli et du très qualitatif. Ce sont surtout les flankers qui m'ennuient, je trouve que quand une maison commence à s'adonner à ce genre de lancement, les ratages s'annoncent. Mais je ne suis pas optimiste de nature, c'est vrai.
;-)