C'est à cause de trop de soleil, de trop chaud (oui, je suis parti, c'était très bien, merci!) mais l'été, il faut des policiers, des thrillers, des romans qui parlent d'ombres et donnent des frissons. Ma petite sélection pour ces vacances-ci :
Patricia Wentworth, Mine de rien, 1932. (Disponible en 10/18, collection grands détectives)
LE policier British classique entre Agatha Christie et Dapné du Maurier. Il y a quand même pires comme références. Le suspens est basé sur un héritage qui revient à un homme s’il est marié dans les trois mois ou à sa cousine qui est aussi sa fiancée s’il n’est pas marié le délai passé. Deux jours avant le terme, elle rompt. Il en épouse une autre, la première venue, pour toucher le magot… Voila la base. Bien sûr, les coïncidences troublantes du genre accidents vont se multiplier. C’est assez prévisible, avec une bonne dose de sentimentalité, destiné à tous. On pense beaucoup à l’argent, les hasards sont heureux, etc. Mais pourquoi pas ?
On passe un moment plaisant, on devine comment tout finira sans savoir comment, parfois, il n’en faut pas plus pour un bon moment ou on ne se prend pas la tête. Les fans de Christie et du Maurier vont adorer. Pas ma cup of tea, parce que j’en ai un peu assez de la bonne société anglaise près de ses sous qu’elle n’a pas forcément mais vraiment pas déplaisant à l’occasion. Que dire des personnages : pas grand-chose. Ils ne m’ont pas été particulièrement sympathiques, je ne m’y suis pas attaché et leur psychologie m’a semblée un peu courte. Vraiment comme dans Agatha Christie. Je préfère quand c’est un peu plus glauque. Il y a de l’ombre dans ce roman, mais c’est jute un décor.
Fred Vargas, Un lieu incertain, 2008. (Disponible en J’ai lu)
Vargas est devenue un classique qui offre des rendez-vous régulier à ses lecteurs mais j’étais toujours passé à côté. Voila qui est réparé et je ne l’ai pas regretté.
Au cimetière de Higate on trouve une vingtaine de chaussures. Les pieds sont encore dedans.
À Garches, un homme a été massacré dans son pavillon, le corps méthodiquement explosé, réduit en bouillie, atomisé… (Vous avez compris l’idée)
Evidemment, il y a un lien entre les deux affaires avec en prime ce qui semble être un complot au sein même de la police, et Vargas va balader son héros l’inspecteur Adamsberg à travers l’Europe en une poursuite d’ombres anciennes qui détiendraient les réponses. Le mystère flirte avec le fantastique sans jamais y tomber. Les caractères existent vraiment même si on goûte probablement mieux le tout en étant familier de l’univers et des personnages. Ça m’a vraiment plu et j’ai repris un autre Vargas depuis.
À propos des descriptions : le gore est évoqué mais sans donner la nausée comme c’est parfois le cas. Ai-je frissonné ? Pas vraiment, mais je voulais vraiment connaître la suite et arriver à la fin !
Mo Hayder, Proies, 2010. (Disponible en Pocket)
Une voiture volée à une femme qui y rangeait ses courses. La petite fille était à bord du véhicule. Bientôt, une autre voiture, une autre fillette…
Et on retrouve Jack Caffery et Flea Marley dans un thriller comme Mo Hayder sait les faire, sombre, tordu et cruel. Moins prenant que les précédant qui avait mis la barre très haut. Disons que l’horreur continue mais que le cœur du lecteur est mieux accroché.
Ça roule, ça fait son effet, on ne lâche pas le bouquin même si à force d’explorer la dark side de l’âme humaine, on finit par s’habituer. D’ailleurs, à cause de cette série, je prends moins de plaisir aux autres polars et thrillers qui me semblent vite gentillets. Seul petit bémol : cette aventure entre Jack et Flea qui se traîne encore un peu plus. C’est beau de faire durer les choses, mais il y a un moment ou il faut conclure et arrêter de leur mettre des bâtons dans les roues d’autant que même si on les aime bien, vraiment bien avec leurs côtés tordus, on ne lit pas Mo Hayder pour connaître la fin de la lovestory.
Preston & Child, Ice Limit, 2000. (Disponible en J’ai lu)
On n’est pas dans le policier, mais dans l’aventure : la chasse à la météorite. Preston & Child m’ont séduit avec les enquêtes de l’inspecteur Pendergast, mais pour ce roman, j’étais un peu réticent. Et au résultat, c’est pas mal mais pas particulièrement bien non plus. Un excellent scénario pour film catastrophe à grand budget comme Hollywood sait les faire ne fait pas nécessairement un bon livre. Entre autres, j’aurais aimé des personnages un peu plus fouillés. Dans un film d’aventure, ce n’est pas le cas parce que ça doit aller vite mais en roman, même au bord de la piscine pendant les vacances, je peux prendre plus de deux heures. Franchement, même pour les fans, je conseille d’attendre la version filmée pour se régaler de courses poursuite de pétroliers au milieu des icebergs, tempêtes affrontées, situations tendues aux douanes chiliennes, morts inexpliquées et autres joyeusetés… Décevant.
Illustration : Marilyn Monroe et Joseph Cotten dans Niagara
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