L'élégance est un refus
Diana VreelandJe suis du genre à accumuler, entasser, emmagasiner, essayer toujours plus, autre, plus neuf, plus beau… Et régulièrement, je me fais une petite cure d’épuration comme d’autres font carême. Une subite envie de moins, pour mieux, de nouvelles bases sur lesquelles repartir. En réalité, il s’agit plus de revenir à mes fondamentaux, ce qui est moi, me correspond. Ne me demander pas pourquoi il n’en va pas ainsi tous les jours de toute l’année… Curieusement, le plaisir pris à m’alléger est aussi grand que celui de ces mois, de ces années, consacrés à accumuler. Je jette, je donne avec un réel plaisir.
Rayon chiffons, moins de "déguisements", plus de simplicité de coupe, de matières solides. Sobre, casual, peu élégant mais facile à vivre et durable. Mais en fait, ce sont souvent les plus vieux qu’on aime le plus, qui nous vont le mieux. Les fringues neuves qui ne sont pas exactement mon genre, je finis toujours pas leur trouver un défaut, même minuscule, alors que quand j’aime vraiment, que je me sens bien, je peux accepter l’usure et les réparations sans problème. En fait, le côté usé, authentique des choses qui ont vécu, c’est un plus. Et j’adore l’idée qu’un vêtement traverse les époques. De même que j’adore qu’un vêtement possède une histoire. Le caban de marin, je trouve ça beaucoup plus intéressant que la pure création de styliste. (Mais que Saint Laurent se soit pencher dessus est un plus, nous sommes bien d’accord) Vive le basique ! L’utilitaire !
Côté parfum, je suis pire. Parce que j’ai plus de mal à me dire que ça ne me va pas, que je ne me sens pas à l’aise. Plus de mal à accepter qu’un chef d’œuvre n’est pas pour moi. Alors, je me berce de l’illusion qu’il suffira que le bon moment se présente. Pourtant, il y a des choses évidentes à comprendre : je ne serai jamais une bombasse en musc, je ne sais pas flirter en violette… Et surtout personne n’a besoin de 215 parfums différents. (Je vous rassure, ce chiffre ne correspond pas à une réalité) Quelques-uns suffisent pour faire face à toutes les occasions de la vie. Et un parfum un peu cool, facile, discret peut faire toutes les circonstances même si on s’ennuie beaucoup ! L’idée de n’en avoir qu’un ne me traverserait pas l’esprit ! Mais moins et plus adaptés, oui !
J’aime et je me sens bien : dans des frais, des eaux chyprées, aromatiques, bourrées d’hespérides. Souvenir : l’Eau Sauvage a été mon premier parfum, celui qui m’a suivi pendant 15 ans. Vent Vert a été mon compagnon jusqu’à sa reformulation désastreuse. Pour Monsieur, Chanel, l’Eau de Campagne de Sisley, L’Eau d’Hadrien d’Annick Goutal, m’ont suivi un peu moins longtemps, mais c’est évident qu’il m’en faut ! En ce moment, craquage sans scrupule pour l’Eau du Sud de Goutal : tout ce que j’aime. Un internaute très avisé m’a dit qu’après ce que j’avais déjà aimé, c’était évident, un aboutissement. Il avait entièrement raison. On devrait plus souvent écouter les sages avis.
Indispensable aussi, mes éternels et merveilleux iris. Je ne peux pas m’en passer. Un seul pourrait faire l’affaire mais le plus beau, le plus WAW, Iris Silver Mist de Lutens, n’est vraiment beau qu’en hiver. Bas de Soie est gracieux par toutes les températures et possède ce galbanum que j’aime temps et cette affirmation catégorique, ici un peu hystérique, qui me plait tant. Mais l’Heure Exquise, tellement proustienne, gracieuse, tendre a aussi ce départ en galbanum. Et Hiris d’Hermès est si facile à porter… Mais L’Eau du Sud est aussi très facile à porter. Bon, s’il ne devait y en avoir qu’un, ce serait probablement Bas de Soie. (Mais il ne doit pas y en avoir qu’un !)
Des floraux, ça, bien sûr qu’il en faut ! On a toujours besoin d’un floral ou deux. Un capiteux : le jasmin d’à la Nuit, très animal après un départ presque vert, qui pour moi remplace les orientaux. Un bouquet aldéhydé parce que c’est toujours élégant et qu’on a toujours besoin d’un truc un peu complexe et sophistiqué dans sa garde-robe. Baghari pour le printemps-été, Arpèges pour l’automne hiver. Une tubéreuse, c’est bien aussi à avoir pour une très mauvaise raison : c’est LE truc qu’il faut avoir quand on veut faire la gueule : dans la tubéreuse, il y a de l’orage, de la colère, du pied qui tape, des doigts qui pianotent et d’infinie réserve de mauvaise foi. Et moi je dis qu’on a toujours besoin d’un peu de mauvaise foi ! Et d’une très bonne excuse pour s’offrir un parfum de plus. THE tubéreuse, pour moi, ce sera Fracas et son coté « grande dame qui se contient » parce que les cris, les grands gestes, ce n’est pas mon genre.
MMMM on n’est pas vraiment dans le minimalisme n’est-ce pas. Pourtant je vous jure que ça réduirait considérablement ma garde-robe de me limiter à ça: 5 parfums ! (On peut quand même ajouter le Néroli? Et...)
Laisse tomber, tu n'es pas fait pour la monogamie parfumée...
RépondreSupprimerBheu... Oui, mais si ça ce trouve, peut-être bien que si! Mais probablement que non.
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJe vous suis, certes depuis peu, sur FB et sur votre blog.
Je viens de vous lire et je souris.
Je suis d'accord avec vous sur bien des points...
Alors j'ose ici vous écrire (quoique fort consciente de mon amateurisme en la matière... olfactive) que, curieuse, je suis allée respirer le premier jus de Bottega Venata et...
C'est bien là que j'ose... croire qu'il m'a évoqué un "je ne sais quoi" de Chypre Rouge.
Peut-être êtes vous aussi allée le découvrir.
Belle soirée
Merci beaucoup!
RépondreSupprimerPas d'avis sur Bottega Veneta pour cause de pas senti. Mais je suis curieux!
Je suis allé voir votre blog: il m'a enchanté, vos photos sont magnifiques!