vendredi 7 septembre 2012

c’était mieux avant…


Voilà bien une phrase qu'on a tendance à dire souvent, surtout moi, qui achète d'anciennes versions, trouve les vintages si beaux, parfois tellement plus beaux que les versions actuelles ou les nouveautés. « Avant », entendons-nous bien, pas si « avant » que cela parce qu'avec tout le respect et l'affection que j'ai pour la marquise de Pompadour, je ne me parfumerais pas comme elle : vive la chimie et ses corps nouveaux ! Un monde sans Shalimar, sans N°5, non merci ! Ça limite déjà les temps bénis… Dans le fond, avant le XXème siècle, ça n'intéresse pas grand monde.

Et quand j'y pense, quand j'y pense vraiment et sérieusement, je ne suis pas persuadé que tout fut si beau et si rose avant ! D'accord, les accords étaient plus riches et il y avait de la vraie mousse de chêne (entre autres) … Mais en même temps, je me pose la question : pour qui ? En ces temps héroïque et pas si reculés que ça de la haute parfumerie, il n'y avait pas un Séphora/Marionnaud/etc. à tous les coins de rue, le parfum était chose rare et précieuse, peu accessible. Seule une certaine clientèle allait chez Guerlain ou Chanel. D'ailleurs, la salle de bain moderne, l'hygiène pour tous, ce n'est pas si vieux ! Dans le fond, la rue sent meilleur maintenant qu'en 1930, c'est indéniable !

Et avant, dans ce merveilleux avant un peu moins ancien, il n'y avait pas d'information, de communication, pas de blog, juste quelques articles répétant inlassablement les communiqués de presse. Oui, je me souviens d'un temps où il fallait guetter le Vogue du mois de novembre, parce que c'était celui où on causait parfums ! C'était la grande époque de la solitude ou l'amateur était un monstre condamné à vivre sa passion en secret et se demandait s'il devait oser porter ci ou ça. Au moins, de nos jours, on ose tout, on est complètement décomplexé, et on parle. On râle beaucoup, certes. Et on se dit que c'était mieux avant, et on a la possibilité d'acheter du vintage (Mais comment faisait-on avant eBay ?) et de se la jouer « niches only. » Alors, oui, aujourd'hui, les marques sortent beaucoup trop de choses, la qualité d'une certaine parfumerie baisse, mais dans le fond, j'aime bien mon époque ! Ça doit être mon côté optimiste !

(illustrations tirées de la mode illustrée, 1913)

1 commentaire:

  1. Hello,

    Madame de Pompadour adorait les bains et les parfums. Non seulement elle fut un soutien précieux pour les Lumières, mais elle défendit la cause des parfumeurs de Grasse.
    A cette époque, on se parfumait de manière très différente certes mais on se parfumait beaucoup !
    Pour revenir à notre époque, personnellement je ne l'aime pas vraiment. Philippe Sollers a dit - je cite - " l'humanoïde actuel est un montage électronique à tête molle. La pointe du 18ème siècle, au contraire, est un oiseau spirituel à animalité de soie et d'acier ".
    Belle citation en vérité que celle-là, même s'il évoquait le 20ème....

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