lundi 28 mars 2011

Quand Serge Lutens nous materne.

Jeux de peau à générer un vrai débat, certains l'aimant, d'autres pas: j'ai envie de dire comme toujours avec Lutens, ce qui prouve qu'il a réussi à créer une vraie marque avec un univers, une marque cohérente qui crée des attentes. Et qui dit attente, dit souvent déception. La tache est rude pour Serge Lutens, s'il reste dans son univers, on risque de le taxer de redite, ce qui n'est pas entièrement faux, et presqu'obligatoire au vu du nombre de parfums crées sur assez peu de temps finalement, soit on l'accuse de trahison s'il nous surprend trop. Un peu le même genre de débat qu'avec l'univers Guerlain. (U,nivers en perdition selon moi, mais c'est un autre débat) Au moins, Lutens est une marque forte, une marque qui compte.

Le communiqué de presse connu longtemps avant la sortie était alléchant: une odeur baguette, boulangerie, etc. avec tout un petit discours poétique, le genre de chose que je n'aurais pas du connaître car l'odeur des boulangerie est l'un de mes fantasmes olfactifs. (Petit, j’habitais entre une boulangerie et un fleuriste) En même temps, ai-je vraiment envie de sentir le pain frais collé sur moi toute la journée? Je ne suis pas certain en grand allergique aux senteurs alimentaire utilisée en parfumerie.

Sur la peau, c'est un départ grillé, une ambiance pain et petit déjeuner dans lequel il me semble appercevoir des graines de sésame. Une ambiance chaude, chaleureuse et rassurante qui évolue, bouge assez vite, effleurant d'autres motifsLutensiens, pour faire place à Santal Blanc que j'ai retrouvé avec plaisir, onctueux, crèmeux, très doux et bien intégré à cette ambiance . Oui, c'est du déjà vu, comme un écrivain reprend inlassablement les mêmes thèmes et les mêmes motifs et là, forcément, je pense à Proust, à son thême de l'amour maladivement jaloux, incarné dans la seule Recherche par Gilberte, Odette, Morel, Albertine etc...


Raffael

Santal Blanc m'avait séduit par sa douceur me faisant une impression de sein maternel, mais m'avait semblé un peu lassant par son coté monolithique, plan fixe. Jeux de peau accentue cette douce et chaleureuse impression de sein maternel dans un contexte plus nourricier. Le parfum  a vraiment quelque chose du cocon familiale, de ces moments effectivement "déjeuner" ou on se sent bien, encore dans un demi sommeil, les paupières lourdes de  la nuit passée, avec la présence réconfortante de maman. On n'est pas encore prêt à affronter le monde, mais on se sent tellement bien qu'on va tenter de faire durer un peu cet instant. 

Il y a selon moi une vraie démarche d'auteur chez Lutens, on est dans la variation, mais pas dans la redite, je parlerais même de perfectionnement, d'affinement. Et j'avoue être séduit par cette douce chaleur, ce parfum de peau qui reste présent longtemps. Instinctivement, je l'associe plus à l'été et je le trouve facile à porter, à s'approprier, ce qui n'est pas toujours le cas des Lutens. Et c'est bien agréable d'avoir un parfum pour les jours "sans" qui soit quand même bien fait et très signé sans aucun des aspects confiseries orientalisantes qui m'écoeurent toujours un peu.

2 commentaires:

  1. Bonsoir Dau,
    On était connecté aujourd'hui, je me suis intéressée à ce cher Lutens qui tantôt me fascine, tantôt m'exaspère, mais ne me laisse pas indifférente ^_^

    Bonne nuit, bises, Vivi

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  2. Haaa, moi j'avoue que depuis les années '80, je le suis et je l'aime, même si son univers ne me correspond pas vraiment et qu'il y a plein de parfums de lui que je ne peux pas supporter sur moi: j'aime vraiment pas quand ça tourne "confit"

    Mais c'est clair que c'est un grand de la parfumerie actuelle et qu'il a vraiment su batir quelque chose. Je trouve cependant qu'il y a un peu trop de lancements, qu'il ne sont pas tous réussis... Mais qui réussi à tous les coups à faire un chef d'oeuvre?

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