Je dis assez peu de mal, mais là, j'ai un peu envie. Je suis retombé par hasard ce week end sur un échantillon de Ricci Ricci et j'ai relu la petite note qui accompagnait: "Glamour et audacieuse, Ricci Ricci incarne une nouvelle héroïne dans l'univers poétique et sophistiqué de Nina Ricci..."
L'univers Ricci, dominé par l'Air du Temps, existait dans un registre floral, sophistiqué, joli dans un genre sage, un peu mièvre et des flacons de type Lalique romantique. Les choses ont été liftées une première fois avec le lancement de la ligne soin et maquillage dessinée par Garouste et Bonetti qui imposait couleurs et plastiques, de façons assez réussie mais désarçonnante : un plantage qui n'a pas tenu longtemps. Nina, reprenant un flacon pomme (inspiré de Fille d'Eve?) jouait la carte moderne jeune: fruits et sucre. Ricci Ricci fait de même puisque quand ça marche...
Alors, cette nouvelle héroïne? Très jeune, elle est apprentie pâtissière ou peut-être juste boulimique. Elle nous régale d'une tarte à la rhubarbe sucrée jusqu'à l'écoeurement qui se dévoile fruits rouges et violets glacés, confits, ou de synthèse…. On regrette l’ancien monde Ricci qui semblait tout droit échappé d’un roman Harlequin. Maintenant, nous avons plongé dans un monde manga assez peu raffiné : les couleurs semblent trop vives, le scénario est au-delà du déjà vu. Ce patchouli rose fluo, ce n’est pas mal fait, non, mais qu’est-ce que c’est racoleur. Une prostituée déguisée en écolière ou une écolière qui se prostitue ? N’y a-t-il pas de limite à l’agichage ? Pas de solution autre que flatter les vices du client lambda et le pousser à se vautrer encore un peu plus dans son immaturité jouissivement consommatrice ?
OK, Ricci Ricci n’est pas la pire de la bande qui hante les centres commerciaux. Pas la plus mal fichue, ni la plus bruyante. Mais voila, elle est ses copines, je ne peux pas, tout simplement. Et je trouve ça paticulièrement triste de voir la maison Ricci qui a été belle un jour se livrer au putassier pâtissier.
Ricci Ricci, Aurélien Guichard, Jacques Huclier pour Nina Ricci, 2009
Bonjour Dau,
RépondreSupprimerScénario prémonition cauchemardesque : une nouvelle marque niche vient de faire son apparition et réussit à conquérir les lolitas en puissance, les fifilles aguicheuses, les pif-paf-pouffes, les bonbonnières de mangas, toutes pleines de minauderies et d'insolence inculte. Il s'agit de Maitre Parfumeur et Glucopâtissier !
AaaaH !!! Fuyons !!!
Ouf, ce n'était qu'un mauvais rêve. ^_^
Pfiou, on est sauf !
Je ne suis même pas certain qu'on y échappe complètement... Pourtant, le parfum jeune fille, ça peut-être très joli. Une belle fleur d'oranger. Ou une violette... Insolence, par exemple, est plutôt réussi dans le genre un peu Lolita.
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup Insolence, prochain parfum de ma grande cocotte.
RépondreSupprimerIl lui va bien, elle est en pleine période rébellion insolente.
Bref, prochain achat pour elle. Heureusement qu'elle s'est rendue compte d'elle-même qu'un seul pschitt de ce parfum était largement suffisant en faisant un test sur peau dans un Paris XL...
La puissance est souvent un problème. Un parfum trop faible, trop léger, c'est pénible, mais les bombes, surtout pour l'entourage, peuvent être l'enfer.
RépondreSupprimerJe ne sais pas qui j'envie le plus: la petite ou sa maman qui la suivra dans les couloirs...
Insolence est génialissime !!!
RépondreSupprimerUn des meilleurs parfums qui puissent exister aujourd'hui !!!
Dau, j'adore l'illustration choisie. Elle illustre parfaitement ce délicat univers, plein de sobriété et d'élégance !
Oui, mais Insolence ne rentre pas tout à fait dans la case Lolita. Il peut aussi plaire à ce public-là mais il ne le vise pas exclusivement.
RépondreSupprimerIl est d'ailleurs si réussi parce qu'il ne se limite pas à être "le truc vendeur du moment" et même sa campagne (ratée) ne l'orientait pas dans ce sens-là.
Dans le genre bonbon, c'est un des rares que j'aime.