dimanche 25 septembre 2011

Collection: Less is More

Forcément, dans la vie du passionné, il y a un moment ou on constate une tendance à l’accumulation,  l’exagération, ou on se laisse déborder envahir. Une collection se constitue, envahissante, ingérable. La question du nombre se pose inévitablement. Personnellement, ce n’est pas l’exagération en soi qui me préoccupe ; je me soucie fort peu d’être déraisonnable.  C’est le rapport à l’objet, le plaisir qui en est retiré. Que signifient ces flacons de parfums cachés dans mes armoires. Que m’apportent-ils vraiment ?

Au nombre de 50, il était temps de me poser la question. Temps de me dire que c’était trop, qu’il y avait de mauvais choix, fait dans l’emportement, sans cohérence avec l’ensemble,  sans rapport avec moi. Les bonnes occasions ont fait le larron : il y a les « introuvables ailleurs que je dois absolument prendre parce que je n’aurai peut-être plus jamais l’occasion », les « bonnes affaires » etc. Niches, mainstream, tout y passe, tout est bon. De la simple odeur agréable au parfum qui est bien, vraiment bien, mais que je ne porte pas parce qu’il n’est pas vraiment moi, qu’il ne me correspond pas. Je trouve tragique d’accumuler les chefs d’œuvre et de les laisser rancir dans un placard, un beau parfum mérite d’être porté. Je trouve honteux de faire cohabiter certaines révélations quasi mystiques avec des parfums justes agréables, faciles, bien foutus, pas géniaux, mais bon… J’en ressens un affreux écœurement. Une histoire d’amour qui se dévoie.

Je ressens intensément le besoin de faire un tri, de réduire drastiquement le nombre de mes achats, pour que chaque acquisition soit importante, mais aussi, le besoin d’éliminer, de trier, d’épurer, pour revenir à l’essentiel et au plaisir. Effectivement, le moins est bien le plus quand il permet l’expression d’un goût authentique. Souvent, je le pense sincèrement, l’absence de moyen est une excellente formation du goût parce qu’elle oblige à faire des choix, permettant ainsi à une véritable élégance d’émerger. Les épicuriens étaient frugaux, ce n’était pas sans raison.

Restent des tas de questions : Que garder ? Quels critères adopter ? Restreindre, oui, mais comment ? Et à combien ? Faut-il un parfum pour chaque circonstance de la vie, du plus formel ou plus casual, en passant par le sport, tout ça en tenant compte des saisons ? Faut-il se concentrer sur une famille et ses 1000 nuances et variations ou au contraire choisir un représentant de chaque famille avec le plus grand soin ?  (Et là, on retombe facilement dans la bonne excuse : « ça je prends parce que je n’ai pas de vanille » et « ça je prends parce que j’en ai déjà qui ressemblent, mais j’adore le galbanum »…) Je n’ai pas vraiment de réponse, pas pour moi. Pas maintenant.


7 commentaires:

  1. Bonjour,

    A mon avis vous devriez procéder très posément et finalement vous saurez ce que vous devez faire, trier en allant tout doucement sans vous presser, le besoin du tri est déjà présent: ces parfums vous ont accompagné pendant nombre d'annés, il est clair que, maintenant, certains ne vous appartiennent plus. Le parfum est la façon d'exprimer le fond de l'âme, je me rends compte chaque fois que je lis vos articles, ayez confiance, savourez ce tri que vous trouvez si nécessaire.
    Très cordialement,
    Sara; Vizcondesa de Saint-Luc

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  2. Le fait de trier est agréable. L'épuration est un beau geste.
    Ce que je fais, c'est que je range mes parfums par style, par marque, par ambiance. Les figuiers ensemble, les hespéridés à côté, les Guerlain là. Je met en avant ceux que je met le plus souvent. Puis, par moments, je met ma main plus en arrière, et j'en prend un au hasard, que je n'avais pas mis depuis longtemps.

    La véritable saison du parfum est l'hiver. C'est durant cette période que s'épanouissent mes bijoux Iris Silver Mist et Dans Tes Bras. Je profite des périodes d'entre deux saisons, pour expérimenter, porter pleins de choses, de porter les échantillons pour le blog ou pour moi tout simplement.

    Cela dit, réduire ma collection à moins de 10 parfums semble assez inenvisageable.

    Mais ce découpage soigneux des objets est agréable.
    Bonne chance ;)

    Jicky

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  3. Sara, (soyons familier si vous m'y autorisez)
    Je ne sais pas vraiment ce que j'exprime mais très probablement, de l'inconscient et du vécu ressort. J'avoue que parler de notes m'ennuie et que reproduire des dossiers de presse me semble sans intérêt, bien que certains dossiers de presse soient parfois très juste dans leurs descriptions. Mais enfin, pourquoi redire ce qui aurait déjà été dit...

    Jicky,
    Heu... Non, il ne me semble pas que l'hiver soit la saison des parfum. Un jasmin est au mieux en été, bien plus riche, plus profond, plus intense que par temps froid. Maintenant, c'est clair que pour l'iris, une de nos matières fétiches à tout les deux, rien ne vaut l'hiver.

    à tous les deux, je ne sais pas si je vais trier si lentement que ça... Disons que j'y pense depuis un temps et que le passage à l'acte risque d'être radical de l'extérieur même s'il aura longtemps été mûri. Pour ce qui est du nombre, dix parfums qui sont des monuments de perfection me semblent préférables à en entassement de choses qui sont juste biens, même très biens mais me parlent moins, me semblent moins beaux. J'avoue qu'il va être difficile de rivaliser avec Iris Silver Mist par exemple. (Qui quoi qu'il arrive restera cher à mon coeur)

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  4. Pour l'hiver, je parlais de mes parfums fétiches. Si j'aime beaucoup Sarrasins et A La Nuit, je ne crois pas avoir encore trouvé MON jasmin... Soit dit en passant, je n'ai toujours pas déballer le 5 ;) Et comme il va faire beau cette semaine... qui sait ?

    J'ai essayé d'épurer mes petits précieux... Je t'en donne des nouvelles ;)
    J.

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  5. Le N°5 en extrait est une merveille en été. Vraiment. (Et c'est quelqu'un qui refuse de le porter qui le dit!)

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  6. Le seul critère ne devrait-il pas être le constat de ce que, tout simplement, tu portes régulièrement ?
    Je n'ai encore jamais ressenti le besoin de réduire ma "collection" -qui n'en est vraiment pas une, ni dans l'esprit, ni dans le nombre. Mais je suis atteinte depuis peu, ça peu encore venir ! Sur la quinzaine de parfums que je possède, il y en a peut-être 3 ou 4 que je pourrais abandonner sans trop de regrets, mais pas plus. Aucun que je ne porte, même occasionnellement, sans la sensation intense de retrouvailles.
    Pour les fringues, ma tactique c'est le purgatoire progressif : ce que je ne mets pas pendant 2 ou 3 années de suite passe dans un sac destiné à être donné. Le sac patiente quelques mois, voire plus, et si la fringue n'est pas récupérée pendant cette période, zou, ça dégage. Je préfère qu'elle vive ailleurs.

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  7. Curieusement, non, il y a des choses qui sortent peu du placard mais sans lesquelles je ne peux vivre et il y a les choses que je porte régulièrement mais dont je pourrais me passer parce que je les porte par facilité, pour les jours sans, etc. Mais un jour sans, ne devrait-il pas être un vrai jour sans pour ne pas banaliser le geste? Pour que le plaisir en reste un au lieu d'être une habitude, un tic de langage?

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