Volutes, le mot enchante, faisant naître en moi des envies de tabac cinématographiques et mystérieuses. Volutes, le nom me donne envie de retourner chez Diptyque, maison un peu boudée depuis quelques temps parce que Duel n'est qu'une fort jolie vanille mais que je ne suis pas amateur du genre et que les sorties suivantes, partaient dans toutes les directions sauf la bonne donnant des parfum confus, comme le parfum à l'adresse de la maison qui a force de vouloir tout évoquer finissait par n'être que désordre, ou des Eaux Roses une peu idiotes, pas forcément déplaisantes d'ailleurs, mais qu'aucune personne sensée ne peut décemment songer à acheter si ce n'est pour le plaisir d'accumuler les flacons marqués Diptyque.
Marilyn Monroe |
Volutes chante à mon nez une autre chanson et me réjouit enfin. Des arômes de tabacs en fumée douce et effectivement voluptueuse, un peu foin, un peu vanille, qui se mêlent ensuite à un accord miellé pour un effet de rondeur, de douceur, terriblement séduisant et capiteux. Il possède un charme ambigu, un peu canaille, à la fois énigmatique et sensuel en réussissant à éviter l'écueil du fatal, d'une séduction trop calculée.
Et surtout, il prend son temps, dans un univers ou tout va vite. Le jeu de mots est facile, mais effectivement, il a quelque chose de la pause cigarette, ce moment pris pour soi, un peu hors du temps où on ne fait rien, ne dit rien, où on prend juste un peu de temps pour soi.
Diptyque renoue avec ce qu'il sait faire à la perfection, l'évocation d'une ambiance, d'un petit univers, d'un moment intime pris sur le vif, qui parle à chacun tout en étant terriblement signé et personnel. Ce parfum-là est un vrai coup de cœur, que je ne porterai certes pas –ma phobie du sucre me l'interdit- mais que j'espère voir porté autour de moi pour pouvoir le sentir souvent… Il est terriblement addictif : je ne cesse de venir le renifler, je lui tourne autour depuis des jours. Le bougre, tenace en plus, refuse de me lâcher. Oui, ce tabac est une drogue d'autant plus terrible qu'elle semble si douce. Seul petite réticence, je crois que je l'aurais encore plus aimé en parfum d'intérieur.
Volutes, Fabrice Pellegrin pour Diptyque, 2012