jeudi 23 août 2012

dernières sorties


C'est la rentrée ! Le moment ou les magazines doublent de volume, ou les nouveautés emplissent les boutique, ou on retrouve les gens qu'on avait plus vu pour cause de vacances, le moment ou Amélie Nothomb, aussi régulière qu'un métronome, sort un nouveau roman qui raconte brillamment la même chose que tous les précédent ou presque. Tiens, ça ressemble furieusement aux nouvelles sorties en parfumerie ça ! Enfin, sauf que tout ne sera pas forcément brillant… Mais il y aura du flanker à la pelle, du recyclage d'accords déjà vus et des perfumistas qui chercheront quelles sont les meilleures sorties, au moins une en niche et une en mainstream, et qui hurleront que c'était mieux avant, qu'on se moque de nous, etc.

Ava Gardner, flacon de cologne Guerlain.
Eh bien, je ne suivrai pas le mouvement, ni de près, ni de loin. La rentrée, je choisis de m'en moquer, les nouveautés de les ignorer. Peut-être, probablement, je l'espère, y a-t-il dans le lot des nombreuses sorties, l'une ou l'autre perle, l'une ou l'autre merveille. Et j'attendrai qu'elles viennent à moi, ces perles, ces merveilles. Maintenant, plus tard ou jamais. Parce que contrairement au vêtement, le parfum peut se permettre d'ignorer la mode, de durer. Un fleuri sixties, un chypre années '80 ne sont pas vraiment démodé, hors d'usage.

D'ailleurs, comme en mode, ce qui compte surtout, c'est de trouver son style, ce qui nous flatte, ce en quoi on se sent bien, beau et bon, sans l'obligation de ne pas se démoder. Dans le fond, le parfum, c'est comme les livres, on peut passer toutes sa vie en compagnie de bons vieux classiques, édition originale ou récente en poche, on n'est pas obliger de se faire la dernière nouveauté. Je n'aime pas Musso ou Despentes, rien ne m'empêche de me contenter de Marcel Proust et Gaston Leroux. C'est même assez chic. Je n'aime pas Victor & Rolf, ni Jimmy Choo, et bien rien ne m'empêche de rester en Arpège ou en Ma Griffe. C'est pareillement assez chic. Elle est pas belle la vie ?

11 commentaires:

  1. Je te l'ai dit sur ta page Facebook mais autant le mettre ici : je n'aime pas le nihilisme de l'article. Rejeter (ou attendre) un parfum parce qu'il est nouveau, c'est même paradoxalement aller contre ce pour quoi tu te bats, c'est à dire l'envol des étiquettes : tu colles la grosse mention "Nouveau" sur le parfum, ce qui dérive le jugement.

    J'avoue ne pas procéder au "sans étiquette" pour la simple raison que je trouve ça absurde (un parfum Lutens et un parfum Malle ça doit avoir l'étiquette "Lutens" ou "Malle" dans mon esprit écervelé, je sais c'est pas bien), mais tu as réussi à juger la parfumerie dans ce qu'elle est (je pense à des articles comme le Love de Chloé ou sur les vintage) notamment.

    Et je n'aime pas ce nihilisme, je le répète.
    J.

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  2. Hello,

    Je suis d'accord avec votre point de vue. Il s'agit avant tout de consommation, qui a gagné tous les secteurs de nos vies quoi qu'on en dise. Sont épargnés ceux qui vivent à l'ancienne, illégalement d'ailleurs comme le montre un documentaire très intéressant intitulé " Eloge de la cabane ". Nous citadins subissont le " nouveau " sans relâche, ce qui au fond n'a pas d'intérêt. Je trouve la démarche de Frédéric Malle subtile, éditer un parfum oui cela a un sens. En 10 ans d'existence, peu de parfums au catalogue mais c'est déjà amplement suffisant. Quant aux parfums mythiques, ceux dont on dit " ça fait vieux ", l'argument est ridicule ! Paris aura 30 ans bientôt et alors ?
    Dans ce fratras " sépharonesque ", il arrive pourtant qu'un nouveau parfum soit éclatant. On l'apprécie d'autant plus que le phénomène devient rare. Il a le mérite d'exister, c'est déjà pas mal. Mais dans l'ensemble, la proportion de nouveautés cheap semble hélas se maintenir. L'envol des étiquettes pour reprendre l'expression de Jicky oui mais alors il faudrait tester les parfums de manière différente, sans savoir qui a fait quoi, un peu comme dans un concours de vins. Nouveau, pas nouveau ? Epoque ? Filiation ? Pays ? Influences ? Inspiration ? Etc, etc... Or la nouveauté s'impose à nouveau de façon brutale mais aussi finalement très ordinaire. C'est ça qui me gêne beaucoup ( en parfumerie tout particulièrement ), si on veut que la parfumerie soit érigée au rang de 8ème Art, il faudra précisément abandonner l'idée des nouveautés à répétition. Des nouveautés oui certes, je suis d'accord, mais pas à ce rythme effréné ou plus rien ne paraît neuf à quelques ( très ) belles exceptions près. Tout ne peut pas être exceptionnel en parfumerie, ok, mais sacrifier la Beauté sur l'autel du fric, non ! Et ça passe par une coupe franche en parfumerie ( toutes catégories confondues ), je suis pour un élitisme pondéré mais un élitisme quand même.

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  3. Je ne rejette pas le parfum nouveau, j'attends qu'il vienne à moi, je sentirai si l'occasion se présente, je n'ai juste pas envie de me précipiter en parfumerie pour sentir ci ou ça.
    Ce genre d'attitude, curieusement, ça me rend libre parce que je sens le truc au moment ou il est là, juste sous mon nez, et que je n'ai pas d'attentes particulières, que j'ai zappé le discours de la marque et des vendeuses.
    Le nihilisme, ce serait de ne croire à rien, de n'attendre rien. Ma position est différente: je fais confiance au hasard, au destin! OK, l'image du destin, du doigt de Dieu qui passe par un échantillon reçu dans un Sephora, c'est un peu tiré par les cheveux, mais bon...

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    1. Le nihilisme, c'est quand on pose la question "à quoi bon ?". Attendre, c'est juger, niveler le parfum. L'assemblage des deux n'augure rien de bon. L'épisode SALA en est à mon avis l'illustration

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    2. J'ai sur le feu un "c'était mieux avant" qui nous réconciliera peut-être? (ou pas?)

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    3. Pas besoin de se réconcilier !

      Mais ça oui, clairement : c'était mieux avant !

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  4. Ohh mais je comprends tout à fait cette attitude Dau !
    Le rythme effréné des sorties me donne souvent le tournis et je n'arrive pas toujours à suivre, mieux, je n'en ai pas toujours envie.
    Me dire que tout vient à point, ça me va.
    Je suis un peu décalée du coup - c'est même une seconde nature -.
    Et puis prendre le temps de redécouvrir un classique ça mérite bien de laisser patienter quelques nouveautés.

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    1. Être décalé est en soi une bonne chose, non? Ce n'est pas très grave d'avoir un train de retard ou de passer à côté de... Ce qui serait dommage, ce serait de se forcer à et de passer à côté du plus important: nous-même!

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  5. Hello,

    C'est exactement ce que je pense Dau. Or aujourd'hui il ne faut surtout pas passer à côté des choses, c'est " trendy " et c'est comme ça. Bref une certaine dictature à laquelle je ne me plie pas vraiment. En maquillage si j'aime tout ce qui est nouveau c'est par amour des couleurs, j'adore la couleur en général et ce depuis ma tendre enfance. Pour le reste, je trouve les phénomènes de mode souvent désolants. Etre soi c'est bien plus important, je pense soudain à Iris Apfel. J'ai senti le parfum de Lady Gaga ce matin, entre les deux vraiment il y a un gouffre et encore le mot est très faible. La vulgarité est comme un puits sans fond alors que l'originalité est une source d'eau pure. Rares sont les gens vraiment originaux de nos jours, enfin je crois.

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    1. Parler de maquillage me rappelle mon enfance: je pouvais rester des heures devant le stand des rouges à lèvres Bourjois des grands magasins: en extase devant les nuances de rouges et de roses qui semblaient déclinables à l'infini et les noms exquis et souvent drôles qu'ils trouvaient pour chaque nuance! De plus, l'odeur qui montait de ces rouges était délicieuse, c'était un classique accord violette-rose poudré et c'était merveilleux pour moi! (Chacun ses madeleines!)

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  6. Hello,

    Mais oui c'est tout à fait ça ! Le maquillage est toujours parfumé : Chanel ( Bourjois donc aussi ), Guerlain et sa poudre " Les Voilettes " ( violette dans ce cas ), Caron pour sa poudre également, M.A.C pour les rouges à lèvres reconnaissables entre tous. Les accords ont peu changé " violette-rose poudré ", ils restent délicats pour les marques de luxe et affiliées, par contre les entrées de gamme sont parfois désagréables ( Yves Rocher entre autres ) je pense que c'est dû aux principes végétaux présents dans certains produits.
    Chacun ses madeleines bien sûr, du maquillage au parfum il n'y a en fait qu'un tout petit pas, enfin je trouve.

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