Je
l’ai déjà dit à propos de l’Air du Temps, mais j’aime les œillets, l’aspect
chiffonné échevelé de la fleur sur sa grêle tige toute raide et son parfum
entre fleur et épice. On n’en offre plus beaucoup de nos jours, mais je
continue d’en orner mes jardinières et d’en fleurir mon appartement. Forcément,
il fallait bien qu’un jour je tombe sur Bellodgia, l’autre grand classique, le
rétro, celui qui est signé Caron.
Bellodgia
se pose sur ma peau en douceur, cet œillet-là n’est pas un œillet de sillage
comme le Ricci, c’est un œillet intime et sombre, qui épouse d’autres fleurs,
mais reste au centre de la composition, passant du poudré au crémeux. Bellodgia
est parfait pour l’intimité du boudoir, il se réchauffe et s’adouci sur la
peau, traîne sur les vêtements, s’offrirait presque des langueurs. Old
fashioned et rétro, peut-être, mais avec cette petite touche hors du temps
qu’as la beauté : il est aussi fascinant que les vamps de mélo des années
’30, les femmes fatales des polars des années ’40. La beauté se suffit à
elle-même et transcende les modes. L’œillet signé Caron est intemporel.
Bellodgia,
Ernest Daltroff, Caron, 1927
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